Philippines Arroyo tente de ressouder le pays après une victoire contestée

La présidente sortante des Philippines, Gloria Arroyo, a lancé hier un processus de réconciliation d’une opinion extrêmement divisée après sa victoire contestée aux élections du 10 mai. Le lent et laborieux décompte des voix de la présidentielle s’est finalement conclu dimanche soir avec l’annonce, par des responsables parlementaires, de la réélection de Mme Arroyo sur son plus proche opposant, l’acteur de cinéma Fernando Poe. « Le peuple philippin a parlé, donnons-nous de l’espace pour l’unité et la solidarité. Nous allons combiner le règne de la loi et le processus de réconciliation pour consolider notre nation et nous préparer à faire face aux temps difficiles qui nous attendent », a déclaré Mme Arroyo, qui devrait être officiellement proclamée victorieuse jeudi ou vendredi par le Congrès. Cette annonce intervient après des semaines de controverse et de tensions entourant l’issue du scrutin. L’opposition emmenée par M. Poe a accusé la présidente de lui voler la victoire en ayant manipulé les résultats et acheté de nombreuses voix. Les partisans de M. Poe ont à plusieurs reprises promis des manifestations monstres en cas de victoire de Mme Arroyo qui les a accusés en retour de fomenter un coup d’État. Environ 150 personnes ont été tuées en liaison avec les élections. L’armée a été mise en état d’alerte maximale dans le pays et son porte-parole, le lieutenant colonel Daniel Lucero, a qualifié d’« extraordinaire » la situation du pays, jugeant « très réelle » la menace contre le gouvernement. Les craintes de violence étaient encore accentuées par la découverte ces derniers jours de plusieurs bombes dans la capitale. Hier encore, huit kilogrammes d’explosifs ont été désamorcés dans une poubelle proche d’une église dans le quartier riche de la capitale.