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Actualités - CHRONOLOGIE

Nucléaire - Les conservateurs demandent la reprise de l’enrichissement d’uranium et même le retrait du TNP Les ultras iraniens donnent à nouveau de la voix face à l’AIEA

Les plus intransigeants montent à nouveau au créneau à Téhéran pour que l’Iran reprenne l’enrichissement d’uranium, voire se soustraie au Traité de non-prolifération, en représailles aux pressions maintenues par l’AIEA et les Européens. L’Iran doit décider dans les prochains jours de sa réponse à la résolution au ton ferme adoptée vendredi à l’instigation des trois grands Européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne) par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’agence de l’Onu chargée de veiller à la non-prolifération. Depuis, les moins disposés à négocier font l’inventaire des mesures que la République islamique pourrait prendre et qui, toutes, provoqueraient une crise majeure: désengagement du TNP, traité fondateur de la lutte contre la prolifération, refus du Parlement de ratifier le protocole additionnel au TNP, qui signerait la fin des inspections internationales en Iran, ou encore reprise des activités ultrasensibles d’enrichissement de l’uranium. C’est cette dernière éventualité que Hassan Rohani, le dirigeant chargé du dossier nucléaire, a laissé entrevoir d’abord. D’ailleurs, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a jugé « impératif », hier, que la République islamique maîtrise la production de son combustible nucléaire au nom de « l’indépendance » du pays, tout en démentant à nouveau toute intention de fabriquer la bombe atomique. L’Iran, soupçonné par une partie de la communauté internationale de mettre au point l’arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, a suspendu ses activités d’enrichissement fin 2003 en gage de bonne foi. Il s’est engagé début 2004 à cesser de fabriquer des composants de centrifugeuse. L’AIEA n’en dit pas moins rester « gravement inquiète » : la coopération de l’Iran avec l’agence n’a pas été « aussi complète, diligente et active qu’elle aurait dû l’être », et des questions sur la finalité de certaines activités n’ont toujours pas obtenu de réponse en deux ans. Mais « si les Européens continuent à se montrer aussi malveillants, l’une des options, c’est de sortir du TNP », a prévenu hier dans la presse l’une des personnalités de la droite, le député Hossein Sobhani. Perçu comme un ultime recours, ce désengagement, à l’image de celui de la Corée du Nord, est réclamé à chaque fois que le ton se durcit contre l’Iran. Mais depuis quelques mois, cette menace est supplantée par celle, moins définitive, d’une non-ratification du protocole additionnel. L’Iran a en effet signé en décembre 2003 ce texte qui le soumet à un régime d’inspections renforcé. Mais il doit encore être ratifié par le Parlement, comme le réclament l’AIEA et l’UE. Le Parlement a, depuis fin mai, une majorité conservatrice. Le quotidien ultraconservateur Kayhan écrit qu’il attend du Parlement qu’il « annonce sa décision définitive de ne pas ratifier le protocole additionnel » et qu’il adopte d’urgence une loi interdisant à l’Iran « de coopérer avec l’AIEA en dehors des traités internationaux ». En vertu de cette loi, Téhéran reprendrait l’enrichissement et l’assemblage de centrifugeuses, et fermerait ses portes aux inspecteurs de l’AIEA. Jusqu’ici, l’Iran a suivi la voix des partisans de la coopération dans la crise nucléaire. « L’UE devrait apprendre de l’Iran sur les droits de l’homme », affirme Téhéran Le gouvernement iranien a affirmé que c’était à l’Union européenne de « beaucoup apprendre » de l’Iran en matière de droits de l’homme, après la publication d’un communiqué européen qualifié « d’irréaliste » par le ministère des Affaires étrangères , rendu public dimanche par la présidence irlandaise de l’UE après une quatrième série de discussions entre Iraniens et Européens sur les droits de l’homme. Le communiqué « montre l’incapacité de l’Union européenne à accepter des discussions franches et transparentes », a affirmé le porte-parole des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi. « L’Union européenne aurait beaucoup à apprendre de la chance qui lui est donnée d’avoir de telles discussions avec un pays islamique à la civilisation et à l’histoire culturelle aussi riches » que l’Iran, a-t-il dit. Dans le communiqué publié, l’UE se dit « gravement préoccupée par la poursuite des violations des droits de l’homme en Iran ». Selon M. Assefi, au contraire, « les critiques des participants iraniens (aux discussions) contre différents cas de violations des droits de l’homme en Europe, le mépris des droits des minorités, la discrimination contre les musulmans, l’islamophobie et le non-respect des droits des réfugiés ont déplu à l’Union européenne ».

Les plus intransigeants montent à nouveau au créneau à Téhéran pour que l’Iran reprenne l’enrichissement d’uranium, voire se soustraie au Traité de non-prolifération, en représailles aux pressions maintenues par l’AIEA et les Européens.
L’Iran doit décider dans les prochains jours de sa réponse à la résolution au ton ferme adoptée vendredi à l’instigation...