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Actualités - BIOGRAPHIE

L’ex-« maître du monde »

Il y a à peine deux ans et demi, fin 2001, tout semblait pourtant réussir à Jean-Marie Messier, polytechnicien et énarque, qui suscitait l’admiration pour avoir fait de la vénérable Générale des eaux le numéro deux mondial des médias, prêt à ravir la première place à l’américain AOL-Time Warner. Celui qui avait ouvertement récupéré le surnom inventé par les Guignols de l’info de « maître du monde » doit se défendre aujourd’hui d’accusations de fausses informations au marché, d’abus de biens sociaux et de manipulation de cours. Le 17 décembre 2001, « J2M » s’offrait le réseau de télévision USA Network, parachevant ainsi l’implantation de VU aux États-Unis, après le rachat des studios de cinéma Universal et son déménagement dans un appartement new-yorkais de Park Avenue acquis pour la coquette somme de 17,5 millions de dollars. Alors que les multiples acquisitions de « J2M » entraînent des pertes de plusieurs milliards d’euros dans les comptes 2001 et que la crise de trésorerie couve, le PDG assure en mars 2002 que son groupe va « mieux que bien ». La crise s’accentuant, ses pairs du capitalisme français le poussent au départ début juillet 2002. Choisissant de vivre à New York et de fonder son propre cabinet de conseil, Messier Partners, l’intéressé aurait pu s’en sortir avec cette seule démission et, pour solde de tout compte, un confortable « parachute doré » de 20,55 millions d’euros, discrètement négocié début juillet 2002 alors que tout le monde assurait qu’il n’en aurait pas. Alors que M. Messier déplorait fin 2001 « l’absence de contre-pouvoirs » dans la mondialisation, le grand patron trouve le sien dans l’Association des petits porteurs actifs (Appac), qui porte plainte à l’été 2002 et est à l’origine de l’enquête judiciaire en cours. L’inspecteur des finances ne perd pas pour autant son goût pour la communication. Quatre mois à peine après son éviction, il publie un livre de justification, Mon vrai journal . En décembre 2003, via une transaction avec Vivendi aux États-Unis, il renonce à ses indemnités de départ, qu’il jugeait « légitimes » deux mois et demi plus tôt devant la commission des Lois de l’Assemblée nationale. Il assure alors que « VU restera une grande ambition française gâchée ».
Il y a à peine deux ans et demi, fin 2001, tout semblait pourtant réussir à Jean-Marie Messier, polytechnicien et énarque, qui suscitait l’admiration pour avoir fait de la vénérable Générale des eaux le numéro deux mondial des médias, prêt à ravir la première place à l’américain AOL-Time Warner.
Celui qui avait ouvertement récupéré le surnom inventé par les...