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Actualités - CHRONOLOGIE

Communautés - Lahoud et Joumblatt parrainent l’inauguration du siège patriarcal grec-catholique rénové Rencontre nationale à Aïn-Trez, pour sceller la convivialité retrouvée

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, et le chef du PSP, Walid Joumblatt, ont parrainé hier après-midi la cérémonie d’inauguration du siège patriarcal d’été rénové des grecs-catholiques, à Aïn-Trez (caza de Aley), au cours d’une cérémonie aux résonances nationales. C’est une convivialité mise en danger par la guerre fratricide qui a opposé les Libanais entre eux que les deux hommes ont ainsi célébrée et scellée. « Il s’agit d’une grande occasion nationale qui touche au retour de la vie et de la convivialité dans la montagne », a déclaré M. Joumblatt, qui a rendu un hommage remarqué au général Lahoud et au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, artisans chacun à sa manière de ce retour. « L’occasion est d’autant plus importante que ce siège doit servir de lieu de rencontre pour le dialogue des civilisations et des cultures, a ajouté le chef du PSP. Mais la toute première importance, c’est qu’il demeure le lieu de rencontre et d’interaction entre les habitants de cette région. » Tout en regrettant que le couvent n’ait pas été rebâti à l’ancienne et que les lignes architecturales du siège patriarcal aient été modernisées, M. Joumblatt a souligné la « coïncidence historique » que constitue sa présence et celle du président Lahoud sur les lieux. « La responsabilité d’avoir combattu, chacun selon sa ligne, le projet isolationniste, sécessionniste, qui a failli porter un coup fatal à la présence des chrétiens au Liban et à la convivialité dans la montagne nous a unis », a ajouté M. Joumblatt. « Ce siège patriarcal avait été transformé, après expulsion de ses propriétaires, en un quartier général pour le commandement d’un projet suicidaire, sans horizons. Et de quelle audace le général Lahoud n’a-t-il pas fait preuve pour extirper tous les germes de sécession et de rébellion, au point que certains ont été jusqu’à l’accuser de trahison. Et si je dois aujourd’hui rappeler quelque peu le passé, je rappelle aussi les réconciliations historiques que le général Lahoud a parrainées au cours du processus de retour, et dont il s’est fait le garant sur le plan de la sécurité, en sa qualité de commandant en chef de l’armée. Je salue aussi mon frère, le patriarche Sfeir, qui a assisté à ces réconciliations et les a couronnées par ses visites au Chouf, entouré des coiffes blanches des cheikhs druzes. » Déserté depuis 23 ans, le siège patriarcal d’été, pilonné durant la guerre, a été littéralement relevé de ses décombres. Édifié au XVIIIe siècle, le couvent de Aïn-Trez, après avoir servi de séminaire, avait été désigné comme siège patriarcal d’été au début du XXe siècle. Insistant à placer « la convivialité au-dessus de toute autre considération », le leader druze a souhaité que le dossier des « réconciliations » dans la montagnes « soit clôturé à Brih et dans la région du Chahhar el-Gharbi, avant l’avènement d’un nouveau mandat ou d’un ancien mandat renouvelé », en allusion à la possibilité d’une reconduction du mandat du chef de l’État actuel. Selon M. Joumblatt, la finalisation du processus de retour des déplacés a besoin d’environ le quart du montant de la subvention annuelle accordée à l’EDL. Fouad es-Saad Auparavant, le député Fouad es-Saad, dont la demeure est voisine du siège patriarcal, avait pris la parole pour relever que « rien n’aurait été possible sans la volonté et la détermination du grand leader Walid bey Joumblatt, dont l’effort soutenu pour achever le processus de retour ne s’est pas démenti un seul instant ». Le député a relevé par ailleurs l’inachèvement des travaux d’infrastructure indispensables au processus de retour, sans parler des écoles, des hôpitaux, des dispensaires et des centres sociaux et agricoles. Et M. Saad de rappeler au chef de l’État qu’il avait fait du processus de retour l’une des clés de son serment constitutionnel. « La clôture du dossier des déplacés constitue l’une des étapes importantes vers le dépassement de la guerre et de ses tragédies », a souligné le parlementaire. Grégoire III Prenant la parole à son tour, le patriarche Grégoire III a affirmé que le siège patriarcal d’été des grecs-catholiques servira donc de résidence d’été aux patriarches, ainsi que de cadre pour la tenue des synodes de l’Église grecque-melkite. Le premier de ces synodes s’ouvre, d’ailleurs, aujourd’hui même. Par ailleurs, Aïn-Trez servira de « centre de rencontre » œcuménique et interreligieux, à l’instar de centres analogues qui existent en Palestine et en Syrie. « Notre retour à ce siège est un acte de foi dans notre patrimoine ecclésial et dans les valeurs nationales, religieuses et sociales incarnées par le Liban. Nos couvents et nos institutions sont déterminés à être au service de tous les habitants de ce pays, sans discrimination communautaire », a affirmé Grégoire III. Et s’adressant au chef de l’État, il a ajouté : « Vous aviez promis de tout faire pour assurer le retour des déplacés, alors que vous étiez encore commandant en chef de l’armée. Voici que ces assurances se concrétisent, en votre présence. » À l’issue des trois discours, Grégoire III devait guider le chef de l’État dans les diverses ailes du siège patriarcal rénové. Par la suite, l’assistance devait se rendre chez Fouad es-Saad, où elle s’est installée pour un moment sous l’immense chêne multiséculaire qui fait la gloire du domaine, et qui a été le témoin d’innombrables événements historiques. Sur son chemin vers Aïn-Trez, le chef de l’État avait été ovationné à plusieurs reprises. Son convoi s’était même arrêté à Chartoun.
Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, et le chef du PSP, Walid Joumblatt, ont parrainé hier après-midi la cérémonie d’inauguration du siège patriarcal d’été rénové des grecs-catholiques, à Aïn-Trez (caza de Aley), au cours d’une cérémonie aux résonances nationales. C’est une convivialité mise en danger par la guerre fratricide qui a opposé les...