Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Répression - Les Ordres de la presse et du journalisme appellent à une journée le 20 avril consacrée au droit de manifester Vives condamnations des brutalités contre les étudiants, les travailleurs et les parents des prisonniers

Plusieurs voix se sont élevées hier pour condamner la répression contre les courants estudiantins de l’opposition qui réclamaient, place des Martyrs, la libération des détenus libanais en Syrie et contre les participants à la manifestation de la CGTL à Barbir. À l’initiative du secrétaire général du Parti communiste libanais (PCL), Khaled Hdadé, tabassé mercredi par les forces de l’ordre, un grand nombre de personnalités politiques et de responsables syndicaux a tenu hier une réunion au siège de l’Ordre de la presse, en présence notamment du président de l’Ordre Mohammed Baalbacki, et du président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam. Les personnalités présentes ont réclamé la levée de l’interdiction de manifester et l’organisation, le 20 avril, d’une journée pour la liberté de manifester. Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion hebdomadaire sous la présidence de M. Dory Chamoun, le Parti national libéral (PNL) a condamné hier le comportement des forces de l’ordre face aux protestataires en général, et tout particulièrement face aux parents de détenus. Le PNL s’est étonné du fait qu’il soit possible de « parvenir à un accord avec un État qualifié d’ennemi pour obtenir la libération de détenus libanais », et qu’il soit « totalement impossible de faire la même chose avec un État qualifié de frère et d’ami ». « Nous saluons l’initiative des sections estudiantines des partis de l’opposition, qui ont collecté les signatures de milliers d’étudiants pour que la lumière soit faite sur le sort des Libanais disparus et détenus dans les geôles syriennes. Cette initiative constitue une gifle assénée aux gens du pouvoir, qui sont indifférents à une question humanitaire par excellence, et certainement en rapport avec la souveraineté. Une gifle qui leur porte atteinte et qui nuit aussi au tuteur syrien, surtout après le succès de l’échange d’un grand nombre de prisonniers et de dépouilles mortelles entre le Liban et Israël », a-t-il indiqué. « Partant de là, il est tout naturel de se demander comment il est possible de parvenir à un accord de ce genre avec un État qualifié d’ennemi, ce qui permet d’apaiser les parents et de mettre fin à la souffrance des prisonniers, alors qu’il est impossible de faire la même chose avec un État qualifié de frère et d’ami. De quelle sorte sont ces relations privilégiées qui lient la Syrie et le Liban, et dont les responsables se vantent en permanence ? Comment ces derniers ont-ils l’audace de se présenter comme des personnes qui tiennent en main les rênes du pays et qui s’occupent des affaires des citoyens, alors qu’ils manœuvrent et atermoient concernant une revendication légitime qui est, du reste, au cœur de leurs responsabilités ? Sauf s’ils pensent que la question n’en vaut pas la peine, dans la mesure où la question concerne la vie, la liberté et la dignité d’opposants, ce qui pourrait leur apparaître comme secondaire », a poursuivi le PNL. « Tout au contraire, nous appelons à la saisine des instances internationales, ONG ou autres, pour demander des comptes et sanctionner les responsables de ce dossier et les coupables de négligence au niveau de la nécessité de faire la lumière sur le sort des disparus (...) », a-t-il ajouté. « Les preuves ne manquent pas pour attester de l’indifférence du pouvoir : ainsi, les mères de détenus et les étudiants ont été sauvagement réprimés. Des pratiques que nous condamnons sévèrement, parce qu’elles mettent en exergue une orientation dictatoriale, orientation qui est également apparue à travers la répression de la manifestation des travailleurs, qui a notamment visé des responsables partisans et politiques », a souligné le PNL. De son côté, l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, a estimé que « le pouvoir au Liban occasionne des problèmes et réprime les citoyens pour permettre à ceux qui occupent des postes de continuer à profiter de la situation anormale qui règne dans le pays ». Dans un entretien à l’hebdomadaire ad-Dabbour à paraître aujourd’hui, le général Aoun a estimé qu’il ne fallait attendre « que la répression et le chaos de ce pouvoir, et rien d’autre ». L’ancien Premier ministre Sélim Hoss a estimé que la double répression « barbare » de mercredi « condamne le pouvoir qui ne respecte pas les libertés publiques ». M. Hoss a appelé le Parlement à sanctionner le gouvernement, tout en estimant que cela est impossible, parce que ce dernier est « une représentation réduite de la Chambre ». P. Gemayel s’en prend à É. Murr Pour sa part, le député Pierre Gemayel, dont le frère Sami a été interpellé mercredi, a affirmé avoir été surpris, devant son poste de télévision, « par la brutalité avec laquelle les forces de l’ordre ont réagi face aux manifestations des travailleurs et des étudiants, au moment où certains responsables assuraient, au Parlement, que le mouvement de protestation serait parrainé et accompagné, et que toutes les mesures avaient été prises pour assurer la sécurité des manifestants ». Une allusion à l’intervention du ministre de l’Intérieur, Élias Murr, à la Chambre, avant la double répression. « Ce qui nous a le plus surpris et choqués est le traitement barbare infligé à des mères qui réclament la vérité sur le sort de leurs enfants. D’autant plus que l’État a trouvé une solution pour fuir la confrontation, en transmettant le dossier à une commission qui est considérée à juste titre comme une tombe pour cette affaire. Comme si ces mères n’avaient pas suffisamment souffert (...). Il a fallu que le pouvoir vienne ajouter à leurs souffrances en les malmenant dans la rue et en les arrosant avec des jets d’eau », a-t-il indiqué. « Ce qui est malheureux et étrange c’est le fait que de grands officiers se soient mobilisés personnellement pour faire face aux étudiants militairement et politiquement, en prenant des positions politiques », a ajouté M. Gemayel. Le Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprise libanais (RDCL) a lui aussi dénoncé « l’interdiction des manifestations pacifiques à caractère revendicatif de cette manière ». « Comment stopper l’émigration des jeunes et les inciter à assumer leurs futures responsabilités si on traite les étudiants comme des criminels qui auraient porté atteinte à la sécurité publique ? » s’est-il demandé. Il a enfin exprimé sa crainte quant à la situation économique et le tourisme dans une telle situation, appelant au respect des libertés garanties par la Constitution et les lois en vigueur. Parmi les instances et les personnalités qui ont également condamné la répression des manifestations, la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire, l’ancien ministre Georges Frem, l’avocat Sinan Barraj et le député Ghassan Moukheiber. Il convient enfin de noter que les courants de l’opposition, l’association Solide, les responsables estudiantins de l’Université Saint-Joseph et les parents de détenus ont affirmé qu’ils étaient résolus à poursuivre leur mouvement coûte que coûte. Dans le cadre d’une conférence de presse à la suite du sit-in réprimé, le président du bureau estudiantin de la faculté de droit, Amine Assouad, a rappelé que « le droit de manifester est un droit naturel garanti par la Constitution ».
Plusieurs voix se sont élevées hier pour condamner la répression contre les courants estudiantins de l’opposition qui réclamaient, place des Martyrs, la libération des détenus libanais en Syrie et contre les participants à la manifestation de la CGTL à Barbir.
À l’initiative du secrétaire général du Parti communiste libanais (PCL), Khaled Hdadé, tabassé mercredi par...