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Actualités - OPINION

Le cabinet, les municipales, la présidentielle Et maintenant, les trois dernières batailles...

Terne approbation parlementaire du budget Siniora 2004. Par 65 voix sur 128 possibles. Un dernier vote de confiance. Par une majorité plutôt étriquée. Ce qui signifie que les contempteurs du cabinet ne vont pas se décourager. Et vont continuer à tenter de le dégommer. Parallèlement, deux autres batailles, de nature électorale, se profilent au proche horizon du paysage politique libanais. D’abord les municipales de mai. Ensuite la présidentielle. Pour ce qui est du gouvernement, son historique offre une rare particularité : dès sa mise en place, on a cherché à le faire sauter ! Et les contestataires ont remis le couvert épisodiquement. Avec des phases prometteuses, qui paraissaient les rapprocher du but. Bientôt suivies de douches froides. Marquées par les obstacles suivants : – Une crise ministérielle provoquerait le report des municipales. Ce qui ferait accuser la partie responsable de se dérober face à une consultation populaire dont les résultats lui seraient défavorables. – Dans le même esprit ou presque, il lui serait reproché de manœuvrer en vue de forcer, à travers un gouvernement docile, cet amendement de l’article 49 C (Constitution) que la majorité rejette. Par refus de la reconduction. – Un changement d’équipe, au lieu d’alléger la pression économique, risquerait de l’aggraver. Et même de provoquer une catastrophe sociale dans les semaines précédant l’échéance présidentielle. Sans compter que l’on aurait, très certainement, jeté de l’huile sur ces querelles entre les pôles du pays que les organismes économiques réprouvent. En invitant les dirigeants à s’entendre sur un minimum, dans l’intérêt bien compris de la nation. Dans ce domaine, aussi grave que sensible, le rapport mensuel du Middle East Monitor dénonce l’échec des autorités libanaises face aux engagements pris à Paris II. En rappelant que cela signifie que les robinets des assistances se trouvent coupés. Et qu’en outre le mouvement d’attraction des investissements étrangers se trouve réfréné. En tout état de cause, au cours des six petits mois qui restent avant la présidentielle, il est douteux qu’un gouvernement, quel qu’il soit, puisse accomplir des réalisations significatives. Surtout qu’il doit se focaliser sur les municipales puis sur l’élection d’un nouveau chef de l’État. Sachant cela, aucun Premier ministrable sérieux ne voudrait prendre la tête d’une formation vouée, sinon à l’échec, du moins à la simple expédition des affaires courantes. Et la succession éventuelle de Hariri irait, en quelque sorte, à n’importe qui, n’importe comment, le nouveau venu ne cherchant qu’à inscrire un titre rare sur sa carte de visite. Cependant, certains stratèges soutiennent que si l’on veut passer à un régime différent, il faut commencer par changer le titulaire du Sérail pour faire de même en 2005 avec la présidence de la Chambre. En d’autres termes, il s’agirait d’amorcer le départ de la triplette Lahoud-Hariri-Berry en débutant par le milieu. Il est cependant évident que le départ anticipé des Trente reste hors de question pour le moment. En revanche, rien n’interdit de penser que Hariri ne serait pas rappelé aux commandes à l’avènement d’un nouveau régime. En guise de lot de consolation pour les lahoudistes ? Peut-être. Mais également pour les raisons techniques suivantes : – Le premier gouvernement du prochain régime n’aurait qu’une espérance de vie de sept mois à peine. Car il est constitutionnellement obligé de présenter sa démission à l’issue des législatives. Tout ce qu’il pourrait faire, au cours de ce laps de temps, ce serait de préparer le budget de l’an 2005. Et de sauver un peu les meubles sur le plan économique ou financier. – Hariri serait aise de se décharger quelque temps de ses occupations officielles pour préparer sa bataille des législatives. Principalement à Beyrouth, son fief, mais également dans les régions qui lui apportent des appoints d’influence. Soit à travers ses candidats, soit par le biais d’alliances bien étudiées avec d’autres pôles. Les perspectives sont actuellement, pour lui, assez floues, sinon difficiles. Car, a priori, on ne va pas adopter les mêmes découpages de circonscriptions qui lui ont été si favorables en 2000. Or, Hariri joue, à travers les législatives, ses chances de réoccuper durablement le Sérail. Il lui faut donc travailler d’arrache-pied, pendant la période transitoire, pour disposer derechef d’un bloc parlementaire consistant. – Cependant, il faut le souligner, le président du Conseil actuel dispose d’un atout que d’autres n’ont pas. Il est considéré en effet comme étant le seul vraiment capable de faire face sur les plans économique et financier, d’empêcher l’effondrement et de préparer Paris III. – Mais, évidemment, en définitive, tout dépendra des circonstances qui prévaudront sous le nouveau régime. Tant pour ce qui est de la personnalité du prochain chef de l’État, de son aptitude à composer avec Hariri, que de la position, primordiale, des décideurs. Émile KHOURY
Terne approbation parlementaire du budget Siniora 2004. Par 65 voix sur 128 possibles. Un dernier vote de confiance. Par une majorité plutôt étriquée. Ce qui signifie que les contempteurs du cabinet ne vont pas se décourager. Et vont continuer à tenter de le dégommer. Parallèlement, deux autres batailles, de nature électorale, se profilent au proche horizon du paysage...