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Actualités - CHRONOLOGIE

La Maison-Blanche écarte toute possibilité de s’excuser auprès du peuple américain Coopération entre Saddam et el-Qaëda : l’Administration Bush à nouveau sur la sellette

L’absence de preuves d’une coopération entre le réseau terroriste el-Qaëda et le régime de Saddam Hussein met une nouvelle fois sur la sellette l’Administration américaine, déjà incapable de retrouver les armes de destruction massive supposées détenues par l’Irak, et confrontée au scandale des tortures des prisonniers irakiens. Le rapport préliminaire de la commission indépendante sur les attentats du 11 septembre, affirmant qu’il n’y a pas de « preuve crédible » d’une coopération entre Bagdad et el-Qaëda « pour perpétrer des attentats aux États-Unis », porte un coup sévère à l’un des principaux points mis en avant par le président George W. Bush et son équipe pour justifier la guerre. L’adversaire démocrate de M. Bush pour l’élection présidentielle de novembre, le sénateur John Kerry, a accusé l’Administration d’avoir « induit l’Amérique en erreur ». Le New York Times a pour sa part demandé hier, dans un éditorial, à l’Administration Bush de « s’excuser » pour avoir une fois de plus présenté des arguments sur l’Irak qui ne tiennent pas. La Maison-Blanche a réagi en rejetant toute idée d’un mea culpa. « Je ne pense pas que le président ait l’habitude de lire les éditoriaux du New York Times », a déclaré le porte-parole de M. Bush, Scott McClellan. Malgré les démentis du rapport d’enquête, M. McClellan a gardé le cap de la ligne officielle, en assurant que « les liens de l’Irak avec le terrorisme sont anciens et bien connus, y compris avec el-Qaëda ». Le président Bush a d’ailleurs lui-même répété hier que Saddam Hussein était « en relation » avec el-Qaëda. Malgré les objections de nombreux experts, y compris gouvernementaux, qui font valoir depuis longtemps que ce dossier est pratiquement vide, M. Bush et son équipe n’ont pas ménagé leur peine pour associer auprès de l’opinion Saddam Hussein et Oussama Ben Laden. Le secrétaire d’État Colin Powell avait dénoncé, dans une présentation à grand spectacle des accusations américaines contre Bagdad, devant l’Onu en février 2003, « les connexions sinistres entre l’Irak et le réseau terroriste el-Qaëda », tandis que le vice-président, Dick Cheney, est revenu à la charge pas plus tard que lundi dernier, en assurant que Saddam Hussein avait « des liens de longue date avec le réseau d’Oussama Ben Laden ». Le forcing de l’équipe Bush sur les liens supposés entre Saddam Hussein et l’organisation terroriste islamiste avait manifestement fini par convaincre de nombreux Américains, malgré l’absence de preuves solides. Selon un sondage de l’institut American Public on International Issues diffusé le 23 avril dernier, 57 % des Américains pensaient encore à cette date que l’Irak soutenait le réseau d’Oussama Ben Laden, 20 % estimant même que l’Irak était directement impliqué dans les attentats du 11 septembre 2001. « Il est sidérant de voir que ce mythe continue de se perpétuer », a estimé l’un des membres de la commission d’enquête, Richard BenVeniste, interrogé hier sur CNN. Face aux difficultés de son argumentaire initial pour justifier la guerre, l’Administration Bush a choisi ces derniers mois de mettre l’accent sur la démocratisation de l’Irak et les crimes de l’ancien régime contre sa propre population. Le scandale des tortures pratiquées par des soldats américains sur des prisonniers irakiens a toutefois mis Washington en difficulté sur ce thème également.

L’absence de preuves d’une coopération entre le réseau terroriste el-Qaëda et le régime de Saddam Hussein met une nouvelle fois sur la sellette l’Administration américaine, déjà incapable de retrouver les armes de destruction massive supposées détenues par l’Irak, et confrontée au scandale des tortures des prisonniers irakiens.
Le rapport préliminaire de la...