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Les Libanais et le sens du globalisme L’excellent article de M. Omar Momtaz sur les valeurs du management (publié dans le numéro de L’Orient-Le Jour en date du vendredi 4 juin sous le titre : « La perle rare du management ») met en évidence, une fois de plus, le fossé qui sépare la pratique du management de l’idéal prôné dans les cours universitaires. En effet, contrairement a l’avis de M. Momtaz, l’objectif primordial d’une entreprise, et donc du manager chargé de réaliser ces objectifs, demeure celui de maximiser la rentabilité du capital employé par les actionnaires. Au service de cet objectif viennent se greffer d’autres objectifs secondaires, comme la fidélisation, le suivi de la clientèle, la responsabilité civile et sociale, etc. Mais il ne faut pas confondre objectif principal et objectifs secondaires. Ainsi donc, l’objectif de maximiser la rentabilité peut être servi à moyen terme par un maintien ou une augmentation de part de marché, ce qui implique la fidélisation, par un positionnement plus judicieux sur le marché. Lequel pourrait lui aussi impliquer une image plus responsable, tant sur le plan civil que sur le plan social. Ou par une valorisation technique, ce qui peut impliquer une fidélisation et une éducation du personnel, etc. Mais tous ces objectifs demeurent essentiellement des moyens pour réaliser l’objectif principal de la firme et ne constituent pas une fin en soi. Leur coût finalement est à rapprocher de leur impact sur la profitabilité de l’entreprise et surtout de sa performance à moyen et long terme. Le propre d’un bon manager étant la gestion judicieuse de ces moyens au service de l’objectif des actionnaires. Et bien qu’étant d’accord dans l’ensemble avec le jugement de M. Momtaz, je voudrais souligner que les qualités d’ouverture et de multiculturalisme du Libanais, pour peu qu’il s’en souvienne, lui donnent un avantage indéniable dès lors qu’il s’agit de gérer des connaissances somme toute universellement disponibles. L’excellence professionnelle est largement répandue aujourd’hui, mais le sens du globalisme demeure un privilège très libanais pour peu que cette jeunesse ne se complaise pas trop dans son village et maintienne cette qualité purement libanaise qui est celle de l’ouverture et la soif de connaissance. À l’étranger, où nombre de vos lecteurs résident, ces qualités, à coté de l’excellente éducation de nos compatriotes, sont les éléments essentiels de leur réussite. Jihad MOURACADEH Tableau tout en couleurs d’une réalité tragique Depuis bien plus de 14 ans, livré à un rythme continu et accablant de sujets et de litiges interminables, le pays sombre dans la déchéance totale. Aussi est-il inévitable d’essayer de figer, rien que pour un instant, le cours des événements et de critiquer l’évolution souvent tordue de la triste réalité ; à commencer par la question de l’EDL, surnommée «la caverne d’Ali Baba»… Est-il encore acceptable, après de longues années, d’entendre parler de risque de rationnement draconien ou d’un grand plongeon du pays dans le noir, et ce aux portes d’une saison estivale prometteuse? Nos responsables trouvent-ils raisonnable qu’un secteur déficitaire au niveau de la balance budgétaire, et qui fait perdre à l’État des sommes inouies au lieu de l’enrichir, ne soit pas privatisé ou au moins amélioré quant à la transparence et à l’augmentation des recettes (et que pour une fois tout le monde paie ses factures de courant électrique!). Ce problème chronique nous incite à puiser dans notre mémoire un ancien souvenir, mort avant d’avoir vu le jour : Paris II ! L’initiative a été une bonne tentative d’adopter des réformes fiscales fermes pour briser le cercle vicieux de la dette publique et du suffoquant service de la dette, mais en vain. Le contentieux Hariri-Lahoud a été apparemment à la source de la non application des «commandements» pourtant supervisés par les grandes instances économiques du monde et les pays donateurs (preuve en est: l’affaire de la privatisation du cellulaire, qui ressemble à s’y tromper au conte des Mille et une Nuits). Mais tout cela n’empêche pas cependant le président de la République et le Premier ministre d’afficher à n’importe quelle occasion de ravissants sourires… malgré leur responsabilité commune, et celle de tout une classe politique gangrenée, dans la paralysie de l’économie du pays. Économie d’ailleurs réduite à subir les contrecoups de certaines «incompatibilités de caractère». Que penser enfin de ce plaidoyer de la présidence, trois mois avant la fin du mandat, en faveur d’une réglementation des dossiers économiques à l’écart des considérations politiques? Il est légitime de se demander si la leçon de sciences politiques n’aurait pas pu trouver le chemin de la concrétisation durant les six dernières années. Tout aussi frappant, est le discours du président syrien Bachar el-Assad, qu’il semble falloir remercier parce qu’il nous a permis de «libaniser» notre présidentielle. Sans oublier la diatribe du ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, contre les commentaires tenus par les présidents George W. Bush et Jacques Chirac sur la question libanaise à l’issue de leur entretien en marge des cérémonies du 6 juin, celle d’un ministre particulièrement soucieux de voir les (ou ses) relations se fragiliser avec un pays frère, et qui possède une définition particulière de la souveraineté. Définition à inculquer aux générations montantes afin que la défense du pays soit conforme à la formule «al-jar kabl al-dar» (Le voisin a la priorité sur la maison). Face à des responsables qui jouent aux abonnés absents et au triste et inéluctable sort réservé au Liban et à son peuple, telles sont les alternatives qui nous restent : quitter le pays, lutter pour tenter de changer le cours des choses… ou bien devenir les spectateurs léthargiques d’une réalité bien tragique. Bachir KHOURY Étudiant en économie à l’AUB
Les Libanais et le sens du globalisme

L’excellent article de M. Omar Momtaz sur les valeurs du management (publié dans le numéro de L’Orient-Le Jour en date du vendredi 4 juin sous le titre : « La perle rare du management ») met en évidence, une fois de plus, le fossé qui sépare la pratique du management de l’idéal prôné dans les cours universitaires.
En effet,...