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Conseil des ministres - Une avance de 150 milliards à l’EDL pour acheter du fuel Électricité : la saison estivale est sauvée

La saison estivale est sauvée. Pour l’achat de fuel, l’EDL va recevoir une avance du Trésor de 150 milliards de LL et sera également autorisée à utiliser un emprunt de 100 millions de dollars avancé par la Banque islamique. « L’essentiel » est donc sauf. Il y aura de l’électricité 24 heures sur 24 dans toutes les régions. C’est l’une des décisions majeures prises par le Conseil des ministres extraordinaire consacré, hier, à la situation de l’EDL. Une décision que tout le monde semble avoir approuvée, à l’exception... du ministre des Finances. Le Conseil des ministres a pris d’autres décisions non moins importantes à long terme si elles en viennent à être respectées. Il a enfin accepté d’accorder aux industries libanaises un tarif préférentiel, qui doit être fixé dans une semaine au plus tard. L’EDL a par ailleurs été chargée d’installer des compteurs dans tous les édifices qui n’en sont pas équipés, le « gaspillage non technique » se chiffrant à environ 22 % du montant du déficit de l’office. Une fois de plus, comme il se doit, le Conseil des ministres a souligné la nécessité de « trouver une solution radicale » au problème endémique de l’office qui, en dépit des centaines de millions de dollars dépensés sur son développement depuis la fin de l’état de guerre, en 1990, n’arrive toujours pas à assurer son autonomie financière, sa rentabilité ou la régularité de son fonctionnement. Commentant le rapport du PDG de l’office, Kamal Hayeck, qui a assisté à la séance, Rafic Hariri a parlé ouvertement de « gaspillage » en réclamant à M. Hayeck d’en déterminer le volume. Pour ajouter sans attendre que la subvention du prix du courant électrique coûte annuellement au Trésor 300 milliards de livres. Pour sa part, M. Hayeck a soutenu que si le baril était resté à son taux de 24 dollars, le budget de l’EDL aurait maintenant été équilibré, mais qu’avec un déficit de 11 dollars par baril (au taux actuel du baril, qui est de 35 dollars), et compte tenu de la consommation annuelle du Liban en fuel et en gasoil (environ 1 million de barils de chaque carburant), le déficit ne peut mathématiquement être compensé en dépit de tous les efforts de perception, y compris auprès des Administrations et établissements publics. Au plus pressé Mais pour parer au plus pressé, ce sont des décisions financières que le Conseil des ministres a prises : outre l’avance de 150 milliards de livres pour l’achat de fuel, le gouvernement a décidé l’étalement sur deux ans de la dette de 70 millions de dollars que l’EDL doit à la Banque du Liban et le règlement des 150 milliards de livres que le Liban doit à la Syrie pour le courant déjà consommé. Par ailleurs, le gouvernement a fixé à fin juillet la date de l’achèvement des travaux d’installation du gazoduc qui relie le Liban à la Syrie, en prévision de la mise en service de centrales fonctionnant au gaz, et en un premier temps des centrales de Zahrani et Beddaoui. Le passage du fuel au gaz devrait être généralisé dans quelques années, a estimé le Conseil des ministres, qui a constaté le vieillissement des centrales de Zouk et, surtout, de Jiyé, dont les turbines n’ont plus que quelques années à vivre. Du reste, dans le cadre du « plan directeur » que le PDG de l’office a été chargé d’établir, il sera tenu compte de ces données ainsi d’ailleurs que de l’évolution démographique, et le Liban songera sérieusement à des énergies de remplacement, hydraulique, solaire et même éolienne. Le chef de l’État, pour sa part, tient à la multiplication des barrages de retenue d’eau, source d’appoint énergétique dans les régions montagneuses. Décision a par ailleurs été prise d’achever au plus vite une étude sur la nocivité des champs électromagnétiques créés par les pylônes de haute tension, dans le but de surmonter une fois pour toutes l’obstacle qui interdit l’achèvement d’un réseau de transport autorisant le transfert d’énergie sur toute l’étendue du territoire. L’absence de ce réseau (220 et 400 kVA) empêche, pour l’instant l’approvisionnement d’une région avec le surplus énergétique provenant d’autres régions. L’essence à 22 500 LL Entre-temps, le gouvernement a ordonné le lancement d’une troisième adjudication pour la gestion et l’entretien des centrales de Zahrani et Deir Ammar, après le curieux désistement de la société iranienne Taamirat, qui avait remporté la deuxième adjudication. La société italienne Ansaldo, qui venait en deuxième position après Taamirat, propose un peu plus de 22 millions pour cette gestion, sur deux ans, mais le gouvernement a jugé bon d’organiser une troisième adjudication, peut-être pour établir un cahier des charges plus accessible à la société libanaise PSM, qui fait de la sous-traitance pour Deir Amar et Zahrani et dont l’offre d’environ 15 millions de dollars est sans concurrence. Cette perspective pourrait toutefois se heurter à l’opposition de certains ministres. Le ministre de la Culture, Ghazi Aridi, membre du PSP, a en effet réclamé hier, en séance, l’ouverture d’une enquête sur la « monopolisation du secteur de l’entretien et de la gestion » par une société qu’il a qualifiée de « pieuvre ». Il a rappelé hier qu’il avait prédit le lancement d’une nouvelle adjudication et que les développements confirment ses attentes. Par ailleurs, le gouvernement a décidé de relever à 50 livres le prix de vente du kilowatt à l’office d’électricité de Zahlé. Il a enfin fixé à 22 500 livres le prix des 20 litres d’essence, en baisse de 500 LL par rapport à la tarification antérieure. Pas d’échelle mobile En cours de séance, le PDG de l’EDL devait souligner l’impossibilité de parvenir à un équilibre financier tant que les prix du brut sont en constante évolution et que le prix du kilowatt/heure demeure fixe. Toutefois, l’adoption du kilowatt/heure mobile semble hors de question dans la situation actuelle, et c’est ailleurs que le gouvernement est appelé à chercher une solution durable pour le déficit de l’EDL. Dans les milieux des importateurs, on propose, notamment, la constitution d’un stock stratégique de brut et la remise en service des raffineries de Zahrani et Beddaoui. Cette dernière mesure, dit-on, serait susceptible de réduire de 40 % la facture pétrolière de l’EDL.
La saison estivale est sauvée. Pour l’achat de fuel, l’EDL va recevoir une avance du Trésor de 150 milliards de LL et sera également autorisée à utiliser un emprunt de 100 millions de dollars avancé par la Banque islamique. « L’essentiel » est donc sauf. Il y aura de l’électricité 24 heures sur 24 dans toutes les régions. C’est l’une des décisions majeures...