Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

INFRASTRUCTURE - Poursuite de la polémique entre la commission parlementaire des Travaux publiques et l’EDL Électricité : Kabbani réclame l’instauration de l’état d’urgence

La polémique se poursuit entre le président de la commission parlementaire des Travaux publics, Mohammed Kabbani, et l’EDL au sujet des défaillances dans le secteur de l’électricité. Le député est revenu à la charge, dénonçant une mauvaise gestion de ce secteur et soulignant la nécessité de « décréter un état d’urgence » et d’essayer de « trouver une solution radicale et sérieuse au chaos, au gaspillage et à la mauvaise gestion à l’EDL ». M. Kabbani a tenu samedi une conférence de presse au cours de laquelle il a principalement répondu au communiqué publié vendredi par le conseil d’administration de l’EDL au lendemain de sa diatribe contre l’office. Le communiqué en question rejette en vrac les points soulevés par le député et met en garde contre « les tentatives de diversion », qui se traduisent, selon le texte, par des propositions « qui ne contribuent pas au règlement durable du problème que l’EDL essaie d’éviter pour épargner au Liban un été chaud ». Entendre sans coupures de courant. M. Kabbani a réagi principalement à cette phrase ainsi qu’au motif avancé par l’office pour justifier ses problèmes financiers, à savoir la hausse du prix du fuel sur les marchés internationaux. Relevant que le conseil d’administration de l’EDL « n’était pas au courant du communiqué qui a été publié par le PDG, à titre individuel », le député a insisté sur le fait qu’il a obtenu ses informations sur l’électricité de membres du conseil d’administration. Ce qui a surtout attiré son attention dans le communiqué, « c’est la mise en avant de la hausse des prix du fuel pour cacher les problèmes de l’EDL ». M. Kabbani a reproché à cet organisme de tenir un discours selon lequel « la priorité va à la coopération nécessaire pour obtenir des fonds et contracter de nouvelles dettes afin d’acheter de l’électricité à la Syrie pour que le pays ne plonge pas dans l’obscurité, et tout le reste est considéré comme étant un passe-temps ». « Les propos sur l’état déplorable des centrales et l’absence de pièces de rechange peuvent-ils être considérés comme un passe-temps ? » s’est interrogé M. Kabbani, accusant l’EDL de « saboter les centrales en les laissant sans entretien, sachant que la maintenance est susceptible de réduire le coût de la production ». « Si nous prenons l’exemple de la centrale de Zouk, nous pouvons dire qu’un bon entretien permettra une économie située dans une fourchette allant de un à deux millions de dollars par mois, au niveau de la production », a-t-il dit. « Quel est le rapport entre le prix du fuel sur le marché international et la poursuite de l’installation du réseau de haute tension ? » s’est demandé M. Kabbani, reprochant à l’EDL ses atermoiements en dépit du feu vert accordé par le Conseil des ministres. « Ou bien l’EDL est indifférent à ce projet, ou bien il est soumis à des pressions politiques », a-t-il ajouté, rejetant la décision de l’office d’ordonner des études sur l’impact des lignes de haute tension sur la santé. Il convient de rappeler que l’installation des câbles a été retardée à cause de l’opposition d’habitants de certaines régions qui craignent leur effet sur la santé des habitants. Selon le député, l’EDF avait déjà effectué cette étude et avait conclu que les câbles n’ont aucun impact négatif en matière de santé. « Une économie de centaines de millions de dollars » M. Kabbani a fait remarquer que ce retard empêche le Liban d’adhérer au projet de réseau régional d’électricité et d’acheter par conséquent l’électricité à des prix réduits, « ce qui lui permettrait de faire une économie de centaines de millions de dollars par an ». « Quel est le rapport entre le prix du fuel sur le marché international et l’échec de tous les appels d’offres effectués pour adjuger le fonctionnement et l’entretien des centrales de Zahrani et de Deir Ammar ? En parler fait-il partie aussi des passe-temps ? » a-t-il ironisé. Il a insisté sur le fait qu’une facture de 200 000 dollars a été payée deux fois, en citant un des membres du conseil d’administration, avant de réclamer l’ouverture d’une enquête à ce sujet. Citant ensuite des informations recueillies au cours da la réunion consacrée à l’electricité, place de l’Étoile, M. Kabbani a indiqué que le gaspillage technique et non technique (vol de courant) se chiffre à près de 380 milliards de livres par an, dont 150 milliards de livres pour le gaspillage technique et 230 milliards pour le gaspillage non technique. « Nous savons qu’il y a une négligence à ce niveau. Un tel gaspillage est inacceptable. Qu’“ils” le ramènent à moins de 100 milliards pour qu’on puisse engager un dialogue objectif », a-t-il fulminé. Concernant la situation financière de l’EDL, le député a indiqué qu’il compte réclamer le dernier rapport de la société internationale d’audit, Deloitte and Touche, pour pouvoir l’évaluer, soulignant, en citant un des membres du conseil d’administration, qu’« il existe des comptes à l’EDL, mais pas de comptabilité ». « Découverte » d’un prêt « Au cours de l’avant-dernière réunion de la commission, le bureau du directeur général a affirmé avoir découvert un prêt de 20 millions de dollars accordé depuis deux ans par la Banque islamique à l’EDL. Si seulement il pouvait découvrir d’autres prêts ignorés par le conseil d’administration ! Si une situation pareille est classée selon le communiqué du directeur général de l’EDL dans la catégorie des passe-temps, quelles seraient alors les actions sérieuses ? » a-t-il fulminé, avant de comparer l’EDL à un puits sans fond. Il s’en est pris au directeur général de l’office, M. Kamal Hayek, l’accusant d’avoir tronqué, au cours de la réunion parlementaire, un rapport de la Banque mondiale sur le secteur de l’électricité, daté du 4 mai dernier, dans la mesure où il a mis en relief, selon ses explications, le chapitre relatif à l’amélioration de la collecte de factures et escamoté celui dans lequel la Banque mondiale souligne que l’absence de toute crédibilité de l’EDL affectera négativement la capacité de la banque à répondre favorablement à la demande d’aide à l’organisation du secteur du gaz en vue de la production de l’électricité, présentée par le ministère de l’Énergie et de l’Eau. Il devait souligner en conclusion la nécessité de « décréter un état d’urgence » et d’essayer de « trouver une solution radicale et sérieuse au chaos, au gaspillage et à la mauvaise gestion à l’EDL ».
La polémique se poursuit entre le président de la commission parlementaire des Travaux publics, Mohammed Kabbani, et l’EDL au sujet des défaillances dans le secteur de l’électricité. Le député est revenu à la charge, dénonçant une mauvaise gestion de ce secteur et soulignant la nécessité de « décréter un état d’urgence » et d’essayer de « trouver une solution...