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Actualités - ANALYSE

perspectives - Le Conseil des ministres appelé à relever les défis du swap et de la crise de l’électricité L’EDL n’en finit pas de tourner en rond, entretenant un gâchis inexpliqué

À chaque round de la petite guerre à laquelle se livrent les hautes sphères du pouvoir son leitmotiv. Au stade actuel, les feux de l’actualité demeurent braqués sur deux dossiers qui alimentent la polémique interne : la proposition de swap (pour réechelonner les échéances d’une partie de la dette publique, prévues en 2005), d’une part, et l’éternelle crise que l’Électricité du Liban n’en finit plus de traverser, d’autre part. Deux dossiers épineux qui devraient être au centre des soucis du Conseil des ministres qui se réunira cette semaine (et qui ne se réunit plus, soit dit en passant, à un rythme hebdomadaire, pour diminuer les risques de frictions entre Baabda et Koraytem). L’ensemble de la classe politique a subitement découvert que les opérations swap constituent un mécanisme purement financier et technique, et qu’il « ne devrait pas être politisé ». Une lapalissade, certes, mais il n’en reste pas moins que l’approbation de mesures concrètes, à l’initiative du président Émile Lahoud, pour parer, dès à présent, aux échéances financières de l’an prochain, ne sera pas dépourvue d’impact politique à moyen terme. Car les milieux de Koraytem défendent ouvertement la thèse selon laquelle l’élection d’un nouveau président de la République créera un climat favorable au règlement du problème de la dette qui se posera en 2005 et 2006. D’où l’empressement du chef de l’État à couper l’herbe sous les pieds des défenseurs de cette hypothèse de travail en trouvant d’ores et déjà une solution adéquate à la question. Ce qui réduirait, par le même coup, le caractère incontournable de la présence de M. Hariri à la tête du gouvernement, en cas de reconduction ou de prorogation du mandant présidentiel. La manœuvre paraît habile, et c’est dans les tout prochains jours que l’on devrait savoir si elle aboutira ou si elle sera court-circuitée. Mais comme un problème chasse l’autre, l’attention de l’opinion sera plutôt braquée au cours de la prochaine phase sur le dossier de l’électricité. Encore que les Libanais sont devenus quelque peu blasés à cet égard. Et pour cause... Les combats ont cessé depuis bientôt quinze ans et la question de l’approvisionnement du pays en courant électrique n’a toujours pas été réglée. Pis encore, nul n’a pu, à ce jour, fournir une explication sérieuse, convaincante et crédible au sujet de l’inqualifiable gâchis qui frappe l’Office de l’électricité du Liban. On a vu, au fil des années, un ministre (Georges Frem) pratiquement écarté du ministère des Ressources hydrauliques et électriques au profit de l’un de ses collègues (Élie Hobeika) sous prétexte que ce dernier ferait avancer les choses en s’alignant davantage sur la politique du Premier ministre. Peine perdue... Lorsque Mohammed Beydoun détenait ce portefeuille, le président Lahoud avait réclamé un rapport détaillé sur les causes de la stagnation au sein de l’EDL. La requête du chef de l’État a été reléguée aux oubliettes. La nomination à la tête de l’office d’un PDG connu pour sa compétence et son intégrité (Kamal Hayek) n’a toujours pas eu pour effet d’amorcer une solution radicale au problème. Le conseil d’administration de l’EDL est plongé dans des débats internes interminables, la polémique bat son plein et les responsables entretiennent la confusion en se lançant dans des chiffres et des conclusions que seuls quelques initiés sont en mesure de vérifier. Et pour couronner le tout, l’on a assisté récemment à une première dans les annales des adjudications : la société iranienne ayant remporté le contrat de gestion des centrales de Deir Ammar et de Zahrani s’est désistée le jour même où elle devait entamer sa mission et nul n’a encore pris la peine de fournir une quelconque explication à ce subit revirement. Tout indique, pour l’heure, que l’opinion continuera à être maintenue dans le noir (au double sens du terme) dans cette affaire. Le Conseil des ministres sera saisi, probablement, du dossier cette semaine, mais nul ne se fait plus d’illusion quant à un règlement radical et en profondeur dans ce domaine. Encore une fois, aussi bien au niveau du dossier de l’électricité que de celui du swap, la crédibilité du pouvoir est soumise à rude épreuve. Mais qu’importe, dans les hautes sphères, les calculs politiques se situent à un tout autre niveau. Michel TOUMA

À chaque round de la petite guerre à laquelle se livrent les hautes sphères du pouvoir son leitmotiv. Au stade actuel, les feux de l’actualité demeurent braqués sur deux dossiers qui alimentent la polémique interne : la proposition de swap (pour réechelonner les échéances d’une partie de la dette publique, prévues en 2005), d’une part, et l’éternelle crise que...