Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le G8 s’engage envers les PVD : un peu de concret, et toujours des vœux pieux

Allègement de la dette, lutte contre le sida et la polio, encouragement de l’initiative privée, formation de soldats de la paix : les pays pauvres ont été l’objet de l’attention du G8, mais les initiatives concrètes ont côtoyé les simples bonnes intentions. Alors que les économies des pays riches sont presque toutes en pleine reprise, les Huit ont voulu, à Sea Island, montrer qu’ils n’oubliaient pas les pays les plus défavorisés, les pays en voie de développement (PVD), à commencer par ceux d’Afrique dont ils avaient invité six dirigeants le temps d’un déjeuner. Mesure la plus immédiate, le G8 s’est engagé à faire prolonger de deux ans l’initiative de réduction de la dette des pays les plus pauvres, dits PPTE (pays pauvres très endettés), qui devait expirer cette fin d’année. Lancée en 1996 avec l’ambition d’effacer 100 milliards de dettes, cette initiative a mis tant de temps à démarrer que le bilan n’est aujourd’hui que de 31 milliards, purgés dans les comptes de 37 pays, dont 23 africains, en échange de programmes économiques et sociaux. Pour ces pays souvent ravagés par la guerre, États-Unis, Canada, Russie, Japon, France, Grande-Bretagne, Allemagne et Italie ont aussi décidé de former et équiper 75 000 soldats chargés de missions de la paix d’ici à 2010. D’ici à leur prochaine rencontre l’an prochain en Écosse, les Huit entendent avoir mis au point les capacités logistiques et de transport nécessaires à leur déploiement. Contre la famine dans la Corne de l’Afrique, ils soutiendront les efforts du gouvernement éthiopien, mais surtout, ils mettront la main au portefeuille pour financer l’éradication d’ici à la fin de l’an prochain de la poliomyélite, une maladie disparue d’Occident, mais encore endémique en Afghanistan, en Inde, en Égypte et au Nigeria. Pour accélérer la découverte d’un vaccin contre le sida, fléau contre lequel seulement 2 % des Africains infectés reçoivent un traitement antirétroviral, les pays riches ont décidé de mettre en commun leurs recherches, créant une sorte de « consortium virtuel » réunissant les trouvailles de leurs laboratoires. Les autres résolutions relèvent pour l’instant du domaine des bonnes intentions. Accusés de subventionner leur secteur agricole, bloquant du même coup le décollage de celui des pays pauvres, les Huit ont promis de relancer dès juillet le cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C’est au sein de ce cycle, devant libérer le commerce international, que pays riches et pauvres doivent dégager un consensus sur la réduction des subventions et des barrières douanières. Mais les négociations sont au point mort depuis septembre 2003, quand les grands pays émergents, comme le Brésil, l’Argentine ou l’Afrique du Sud, ont claqué la porte, dénonçant l’absence de concessions des pays riches. Plus prosaïquement, les Huit veulent tisser un réseau de petites entreprises chez les pays pauvres en favorisant le microcrédit à faible taux d’intérêt. Mais ils n’ont pas dit d’où viendraient les fonds, ni comment ils arriveraient jusqu’à l’artisan qui en a besoin pour développer son affaire. Par ailleurs, et ce afin de mettre un terme aux taux parfois usuraires qui grèvent les transferts d’argent que les immigrés envoient dans leurs familles – 100 milliards de dollars chaque année –, les Huit vont susciter de la concurrence. Reste à déterminer comment. Projet à encore plus long terme, et encore plus incertain, le président français Jacques Chirac a appelé le G8 à réfléchir à l’imposition d’une taxe internationale pour trouver 50 milliards de dollars. C’est assez, dit-il, pour diviser par deux la pauvreté dans le monde d’ici à 2015. Pour autant, il n’a pas déterminé quel produit ou service serait taxé. « C’est une idée audacieuse », a dit poliment le président américain George W. Bush. « Nous ne sommes pas au bout de nos peines », a admis le président français.

Allègement de la dette, lutte contre le sida et la polio, encouragement de l’initiative privée, formation de soldats de la paix : les pays pauvres ont été l’objet de l’attention du G8, mais les initiatives concrètes ont côtoyé les simples bonnes intentions.
Alors que les économies des pays riches sont presque toutes en pleine reprise, les Huit ont voulu, à Sea Island,...