JAZZ Au Blue Note Café jusqu’au 17 avril Kathi Farmer, un esprit éclectique

Une femme au piano et qui chante. Voilà un bon début. Kathi Farmer, qui assure les nuits du Blue Note Café jusqu’au 17 avril, dimanche 11 excepté, en compagnie du contrebassiste Jack Gregg, du guitariste électrique Raed Khazen et du batteur Walid Tawil, est une instrumentaliste douée et une chanteuse enthousiaste. Voilà une bonne suite, décidément. Même s’il n’y a pas lieu, cependant, de crier au pur génie, l’Américaine, originaire de la Nouvelle-Angleterre, est encore une de ces impeccables «entertainers» venus du pays de l’Oncle Sam, qui les produit par légion. Et sur une échelle de 1 à 10, pour prendre des repères statistiques, l’interprète mérite un joli 6. D’abord pour son esprit éclectique, qui lui permet d’entrer sur les territoires du jazz, bien sûr, mais aussi de la folk. Ensuite pour sa belle tenue au piano, son expressivité et son sens du tempo. La voix, quant à elle, à force d’aller chercher dans toutes les directions, perd un peu de son authenticité, comme si elle se questionnait encore sur elle-même. Cette accompagnatrice, dans les tournées, de Walter Bishop Jr., de Lester Bowie et de James Carter, laissera à coup sûr un souvenir plaisant à ceux qui viendront l’écouter. On ne se lasse pas non plus des solos de Jack Gregg et de l’accompagnement, toujours très inspiré, de Walid Tawil. Raed Khazen, enfin, nouveau venu sur la scène libanaise, doit se faire une réputation, déjà bien commencée. Une convaincante formation «jazzeuse» de plus pour Beyrouth qui, très discrètement, est une des villes les plus «accros» aux musiques issues du blues. En effet, jazz et rock ont, dans ses ruelles de Ras-Beyrouth et d’Achrafieh, des amateurs acharnés qui ne laissent jamais la pression musicale retomber. Bienvenue, donc, à Kathi Farmer. D. G.