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Actualités - CHRONOLOGIE

dossier régional - La visite du ministre syrien a été l’occasion de retrouvailles entre Lahoud, Berry et Hariri Chareh souligne à Baabda l’urgence d’un sommet arabe

L’occasion était en apparence à portée exclusivement régionale, mais l’enjeu interne était on ne peut plus présent, du moins symboliquement. Depuis longtemps, en effet, le palais présidentiel de Baabda n’avait plus abrité une réunion regroupant les trois piliers du pouvoir, à savoir le chef de l’État, Émile Lahoud, le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre, Rafic Hariri. Hier, c’est la visite du ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, qui a rendu possibles ces retrouvailles d’un soir, auxquelles s’est joint le chef de la diplomatie, Jean Obeid. M. Chareh est venu au Liban pour remettre au président Lahoud un message de son homologue syrien, Bachar el-Assad, portant – tout comme les propos tenus par le ministre syrien à l’issue de la rencontre – sur les développements dans la région. Il reste que la réunion des trois présidents autour de M. Chareh a montré, une fois de plus, la volonté de Damas d’envoyer à partir de Beyrouth le signal de l’unité du pouvoir libanais, ne serait-ce que sur les questions qui tiennent le plus au cœur de la Syrie. Selon les informations officielles disponibles à Baabda au terme de la réunion, la lettre remise par M. Chareh au chef de l’État évoque les circonstances du report du sommet arabe qui aurait dû se tenir la semaine dernière à Tunis ainsi que les tractations en cours depuis pour fixer une nouvelle date. Le président syrien tente de rallier les pays arabes à la tenue au plus vite d’un sommet. La Tunisie avait annoncé le report sine die du sommet arabe qu’elle devait accueillir en raison, selon elle, des « profondes divergences » sur les réformes politiques dans le monde arabe. « Notre souci principal est de tenir le sommet et de nous entendre sur l’atmosphère et le lieu de sa tenue », a déclaré M. Chareh à la presse à l’issue des discussions. Il a indiqué que M. Assad allait se rendre cette semaine dans plusieurs capitales arabes, sans préciser lesquelles. Interrogé sur la question des réformes politiques dans le monde arabe, M. Chareh a dit « refuser que quiconque nous dicte de l’extérieur l’ordre du jour ». « C’est une question qui appartient à chaque État arabe, et tout gouvernement sait ce qu’il doit faire sur le plan des réformes », a-t-il dit. À une journaliste qui l’interrogeait au sujet des demandes formulées par Washington à Damas et des pressions exercées dans le but d’amener la Syrie à satisfaire ces demandes, M. Chareh a répondu, sans plus de précision : « Vous évoquez là des questions du siècle dernier. » Le ministre syrien a aussitôt après regagné Damas.
L’occasion était en apparence à portée exclusivement régionale, mais l’enjeu interne était on ne peut plus présent, du moins symboliquement. Depuis longtemps, en effet, le palais présidentiel de Baabda n’avait plus abrité une réunion regroupant les trois piliers du pouvoir, à savoir le chef de l’État, Émile Lahoud, le président de la Chambre, Nabih Berry, et le...