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Actualités - CHRONOLOGIE

États-Unis - Des milliers de personnes ont attendu des heures devant la cathédrale de Washington L’Amérique en deuil rend un dernier hommage au « grand libérateur » Ronald Reagan

L’Amérique en deuil a fait hier un adieu solennel au « grand libérateur », l’ancien président Ronald Reagan, lors de funérailles nationales grandioses dans la cathédrale nationale de Washington en présence de dirigeants du monde entier. Retransmise en direct par les chaînes de télévision américaines, la cérémonie œcuménique a été célébrée par un ancien sénateur républicain, John Danforth, pasteur épiscopalien et futur ambassadeur à l’Onu, devant quelque 4 000 personnes. Le cercueil enveloppé du drapeau américain avait quitté une heure auparavant la rotonde du Capitole, le siège du Congrès américain, accompagné de l’ancienne Première dame, Nancy Reagan, 82 ans, et des trois enfants du défunt, Michael, Patti et Ron. Reagan est décédé le 5 juin à 93 ans en Californie où il devait être enterré dans la soirée. À l’extérieur de la cathédrale, des milliers de personnes s’étaient rassemblées sous une pluie fine, derrière des barrières de sécurité. La politique de Reagan, « grand libérateur », a permis de « restaurer la force du monde libre » et de « libérer les esclaves du communisme », a déclaré, dans un éloge funèbre, enregistré en raison de sa santé trop fragile, l’ancien Premier ministre britannique Margaret Thatcher, présente dans la cathédrale et qui a côtoyé l’ancien président lors de son double mandat (1981-1989). « Ce furent des politiques difficiles à accomplir, a-t-elle ajouté dans cet éloge très politique. J’ai perdu un ami très cher. » Le président George W. Bush, qui revendique l’héritage politique de Reagan, a également prononcé un éloge funèbre, soulignant « la grande histoire américaine » de l’ancien chef d’État. Anticommuniste viscéral, Ronald Reagan a combattu l’Union soviétique qu’il qualifiait d’ « empire du mal », mais il a aussi accompli un rapprochement historique avec son « ami », le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, assis dans la cathédrale à côté de Mme Thatcher. Qualifié de « grand communicateur », Ronald Reagan a aussi rendu confiance et prospérité à un pays démoralisé avec des recettes ultralibérales qui ont aussi créé une classe de sans-abri et remis en cause l’héritage du New Deal du président Roosevelt. L’ancien Premier ministre canadien Brian Mulroney et George Bush père ont également prononcé un éloge funèbre, faisant parfois sourire ou rire l’assistance à l’évocation de réparties humoristiques de Reagan. Parmi les autres dignitaires présents, Lech Walesa, chef historique du syndicat Solidarité et ancien président polonais, le Britannique Tony Blair, l’Allemand Gerhard Schröder, le Sud-Africain Thabo Mbeki, l’Italien Silvio Berlusconi et les anciens présidents américains Gerald Ford, Jimmy Carter et Bill Clinton. La France était représentée par son ministre des Affaires étrangères Michel Barnier et l’ex-président Valéry Giscard d’Estaing. Ces funérailles, les premières organisées avec autant de pompe pour un dirigeant depuis celles du démocrate Lyndon Johnson en 1973, ont été le point d’orgue d’une semaine de deuil, au cours duquel la nostalgie a envahi l’Amérique. Entre lundi et hier, d’abord en Californie puis au Congrès à Washington, des dizaines de milliers d’admirateurs du 40e président des États-Unis ont patienté plusieurs heures avant de pouvoir se recueillir devant son cercueil.
L’Amérique en deuil a fait hier un adieu solennel au « grand libérateur », l’ancien président Ronald Reagan, lors de funérailles nationales grandioses dans la cathédrale nationale de Washington en présence de dirigeants du monde entier.
Retransmise en direct par les chaînes de télévision américaines, la cérémonie œcuménique a été célébrée par un ancien...