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Perspectives - La trêve entre Baabda et Koraytem empêchera tout dérapage, aujourd’hui place de l’Étoile Le débat budgétaire obéit aussi aux règles du jeu politique

La Chambre s’apprête à examiner aujourd’hui le projet de budget 2004, dans un climat politique et économique morose qui ne manquera pas d’être mis en relief par les députés qui prendront la parole au cours de la réunion, étalée sur six séances pendant trois jours. Si le débat budgétaire s’annonce houleux, les griefs que les parlementaires formuleront à l’égard du cabinet Hariri étant nombreux, il ne faut cependant pas s’attendre à une surprise quelconque. Bien qu’il ne reflète aucune politique de développement économique ou d’assainissement financier, le budget de l’État pour 2004 est assuré d’une majorité confortable, les limites de l’action politique étant ce qu’elles sont au Liban. Pendant les trois journées de débat budgétaire, le Parlement ne sera en fait qu’une sorte de défouloir, un lieu où les députés exprimeront leur ras-le-bol, exposeront les causes de tous les problèmes qu’ils dénoncent et proposeront des solutions de rechange, sans même parvenir à obtenir ne serait-ce que la promesse d’un changement quelconque. Aussi virulentes soient-elles, les interventions des députés ne dépasseront pas le seuil habituel fixé par l’arbitre syrien. Un seuil que seuls les membres du Front national pour la réforme (Nayla Moawad, Hussein Husseini, Omar Karamé et Boutros Harb) avaient récemment franchi en demandant au gouvernement de poser la question de confiance, après avoir critiqué sa gestion des dossiers financier et économique, tout en sachant fort bien que la chute du gouvernement est impossible dans les conditions actuelles. De sources parlementaires, on indique à la veille du débat que les allocutions porteront essentiellement sur le problème que pose la dette publique, le désengagement du gouvernement par rapport à Paris II, l’aggravation de la crise socio-économique, le dossier de la téléphonie mobile, celui de la privatisation, la paralysie du gouvernement et les rapports en dents de scie entre Baabda et Koraytem. Dans son rapport devant la commission parlementaire des Finances et du Budget, il y a quelques mois, le ministre des Finances, Fouad Siniora, avait expliqué que si le projet de budget ne reflète aucune politique économique, c’est parce que les tiraillements politiques barrent la route à toute possibilité de réforme, dans la perspective d’un assainissement financier. C’est le rapporteur de la commission, Fayez Ghosn, qui devait rappeler ce passage du rapport Siniora. À L’Orient-Le Jour, il a précisé que la commission doit d’ailleurs commenter ce point, aujourd’hui, dans son rapport qu’elle soumettra en début de séance à la Chambre. Elle doit dresser un état des lieux politique et économique et souligner les conséquences, fâcheuses pour le pays, de la dépendance de l’économique du politique. Reste à savoir si dans sa réponse, le gouvernement – dont tous les membres ont été priés samedi par le président Émile Lahoud d’assister au débat budgétaire – maintiendra sa position en justifiant sa paralysie par les conflits politiques endémiques. Tilda ABOU RIZK
La Chambre s’apprête à examiner aujourd’hui le projet de budget 2004, dans un climat politique et économique morose qui ne manquera pas d’être mis en relief par les députés qui prendront la parole au cours de la réunion, étalée sur six séances pendant trois jours. Si le débat budgétaire s’annonce houleux, les griefs que les parlementaires formuleront à l’égard...