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Actualités - OPINION

Crise - Priorité aux lignes rouges socio-économiques Calmer le jeu, pour sauvegarder la stabilité

Un officiel influent promet que, durant les derniers mois du présent mandat présidentiel, le pouvoir va s’efforcer de respecter avant tout les lignes rouges socio-économiques. C’est-à-dire de préserver la stabilité politique. En mettant une sourdine aux querelles entre les dirigeants. Ce qui devrait permettre au président de remettre à son successeur un pays en meilleur état qu’il ne l’avait trouvé lors de son avènement, il y a six ans. Un pari difficile à tenir. Mais le responsable cité pense que tous les cadres qui ne participent pas à la bataille des présidences vont se mobiliser pour renforcer l’immunité sécuritaire du pays. Et pour consolider le potentiel de la première présidence, afin qu’elle soit mieux en mesure de réguler la stabilité générale. Avec un regard particulier pour le Sud, où la situation doit rester sous strict contrôle. Pour empêcher les provocations de certaines parties (sous-entendu les Palestiniens) qui risquent par leurs débordements de mettre le feu aux poudres. Quant aux protagonistes concernés par la guerre des présidences, le gouvernant en question se demande à quoi cela leur servirait, aux uns ou aux autres, de plonger le pays dans des troubles, des secousses, des appréhensions socio-économiques, d’ici à la fin du mandat. Personne ne peut y gagner, et le Liban serait en danger d’abîme lorsque le nouveau régime le prendrait en charge. Pour cette personnalité, il n’est pas trop tard, si l’on veut accomplir quelques réalisations bénéfiques de base. Il est par contre trop tôt pour se tirer dans les pattes à cause d’une présidentielle dont le sort ne sera fixé qu’en fonction des conditions qui prévaudront au moment de l’échéance, l’automne prochain. On peut certes spéculer à tout va sur les probabilités. Mais personne ne peut savoir à coup sûr, pour l’heure, quelles pourraient bien être les circonstances, régionalo-internationales et locales, qui régneront dans sept mois. On ignore totalement quels pourraient être la position du grand électeur syrien et son mot d’ordre. Car Damas n’a encore lui-même aucune idée, à ce stade, de ce qu’il faudra décider. Tant par rapport à une éventuelle reconduction qu’en ce qui concerne le choix d’un nouveau président. De plus, il faudra voir où en seraient les relations syro-américaines, décisives pour la scène libanaise. Relations qui elles-mêmes sont conditionnées en partie par la situation en Irak ou dans les Territoires. C’est donc une erreur, une faute, que d’ouvrir la bataille aussi prématurément. Cependant, note cet officiel, la tendance qui se fait jour est que la présidentielle libanaise devrait obéir cette fois à la conclusion d’un consensus tripartite, syro-américano-libanais. En tenant particulièrement compte du point de vue de Bkerké. En principe, ajoute cette source, il est peu probable que la Syrie désigne un candidat de défi qui serait rejeté par les Américains ou par les Libanais. Les États-Unis de leur côté n’raient pas non plus appuyer un présidentiable qui ne serait admis ni par les Syriens ni par les Libanais. Pour le moment, cependant, les joueurs s’observent et se testent, dans un cadre tactique préparatoire. Les Américains montrent peu d’intérêt, en fait, pour la présidentielle libanaise. Leur attention est centrée en effet, comme on sait, sur la lutte contre le terrorisme et sur la démocratisation de la région. Dans une optique partiale, assimilant les mouvements de résistance légitime au terrorisme. Et rejoignant la ligne Sharon qui prétend que la sécurité passe avant la paix. Non l’inverse, comme l’édictent les principes de Madrid. Processus auquel la Syrie et d’autres pays arabes restent fermement attachés. En soulignant que la normalisation territoriale, la restitution des terres arabes occupées par Israël gomme par elle-même les mobiles d’action résistante et permet, par ailleurs, de lutter contre les dérives terroristes des mouvements fondamentalistes. Il faut enfin signaler que la présidentielle libanaise coïncide pratiquement avec la présidentielle américaine. Dont l’issue déterminera la politique US dans la région, comme au Liban. Émile KHOURY
Un officiel influent promet que, durant les derniers mois du présent mandat présidentiel, le pouvoir va s’efforcer de respecter avant tout les lignes rouges socio-économiques. C’est-à-dire de préserver la stabilité politique. En mettant une sourdine aux querelles entre les dirigeants. Ce qui devrait permettre au président de remettre à son successeur un pays en meilleur...