Le bureau américain de reconstruction de l’Irak va commencer cette semaine à attribuer les premiers contrats, d’un montant total de 5 milliards de dollars, à des firmes de pays ayant soutenu la guerre, a annoncé hier un responsable américain à Bagdad. « Nous pensons que les premiers contrats doivent être attribués au milieu de la semaine. Et ils iront aux programmes de gestion des contrats », a déclaré ce responsable à la presse. Le Congrès américain avait approuvé 18,4 milliards de dollars pour la reconstruction de l’Irak, soit le tiers environ des besoins de l’Irak, estimés à 55 milliards de dollars par la Banque mondiale. Ce responsable de l’organisme appelé Program Management Office (PMO) a expliqué qu’il fallait préparer les bénéficiaires à s’installer dans le pays, d’où le souci des autorités américaines de débloquer les premiers montants aux firmes de gestion des contrats. « Cela aidera bien évidemment les entrepreneurs à commencer à s’installer dans le pays et à s’y organiser », a-t-il souligné. Des responsables irakiens se sont plaints de ne pas voir arriver l’aide américaine de 18,4 milliards de dollars annoncée en octobre dernier et du peu d’impact de celle déjà accordée sur la vie des Irakiens. Deux contrats d’un milliard de dollars ont déjà été attribués au corps d’ingénieurs de l’armée américaine, afin de reconstruire le secteur pétrolier de l’Irak. Sur les 18,4 milliards, six sont consacrés à des projets non liés à la reconstruction et pour lesquels pourront s’aligner tous les pays, quelle qu’ait été leur position sur la guerre, selon le PMO. Le fonds débloqué sera géré par le Pentagone au moins jusqu’au 30 juin, date retenue pour le transfert du pouvoir à une autorité irakienne qu’il reste à préciser. ? la question de savoir si l’argent allait être donné au gouvernement irakien afin qu’il le redistribue, le responsable du PMO a répondu : « Tout l’argent va être géré par les ?tats-Unis. Il s’agit d’argent payé par la population des ?tats-Unis. » Il a enfin estimé que les coûts des projets allaient probablement être plus élevés que dans d’autres pays, y compris développés. « Le coût du travail peut être différent. Mais nous prévoyons que le coût total sera plus élevé en raison des distances et des équipements nécessaires », a-t-il expliqué. Selon lui, environ 10 % des budgets seront pris par les coûts de sécurité. Certains des contrats en cours de discussion sont d’ailleurs entièrement centrés sur la sécurité, comme la reconstruction de sites militaires ou la formation de personnels spécialisés.