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Actualités - OPINION

Courrier des étudiants Le défi de l’étudiant « engagé »

C’est un mot magnifique que nous perdons de jour en jour : le dialogue. Celui-ci, qui nécessite la confiance, ne peut s’épanouir que si l’on croit à la volonté du partenaire d’en tirer loyalement les conséquences pour entreprendre une action ; sinon, il se réduit à un simple défoulement. Si la confiance n’existe plus, le dialogue est ruiné jusqu’au moment où il sera fondé sur quelque chose qui viendra remplacer la confiance détruite. Et si l’on cherche d’où vient cette perte de la confiance, on trouve que la politique n’a été que mensonge : on nous a menti pendant trois quarts de siècle. Repenser et démocratiser les relations entre les mouvements estudiantins et les forces politiques du pays est une nécessité première. La crise à laquelle on a assisté sur le campus de l’USJ (Huvelin) il y a quelques semaines a conduit les plus pessimistes des observateurs à prédire la fin du dialogue, tandis que quelques rares optimistes rappellent que ce dialogue a connu des moments tout aussi difficiles et que nous sommes parvenus à le réinstaurer. En mettant le doigt sur un certain nombre de dysfonctionnements, les jeunes réagissent aux événements nationaux et affirment leur engagement d’étudiants-citoyens. Interdire les manifestations estudiantines va à l’encontre de la démocratie, de la société civile et des droits de l’homme. Il ne peut y avoir de sentiment d’opposition que dans la contestation radicale, globale, de tous les éléments de la société. Les mouvements estudiantins ont fait l’objet d’une véritable chasse aux sorcières et ont été la cible des autorités alors qu’ils ne voulaient que faire entendre leur voix. Face à une telle situation, l’opposition est intimidée, dispersée, et chacun revendique sa part du gâteau. À la veille des élections, les seules victimes sont aujourd’hui les électeurs. Serait-on assez niais pour ne pas comprendre les manœuvres de ceux qui se réclament de l’opposition politique, mais qui, dans les faits, s’emploient à tromper le peuple. L’opinion a de moins en moins confiance dans ses élites, et ce phénomène grave ne peut laisser notre presse universitaire indifférente. Dans cette optique, nous nous battons pour la liberté de la presse et d’expression en ouvrant les colonnes de notre jeune revue À Contresens, à tous, même quand ils ne pensent pas comme nous, et n’hésiterons jamais à donner la parole aux contestataires que nous sommes censés défendre. Jean-Pierre NASR Responsable de la gazette « À Contresens » (USJ)
C’est un mot magnifique que nous perdons de jour en jour : le dialogue. Celui-ci, qui nécessite la confiance, ne peut s’épanouir que si l’on croit à la volonté du partenaire d’en tirer loyalement les conséquences pour entreprendre une action ; sinon, il se réduit à un simple défoulement.
Si la confiance n’existe plus, le dialogue est ruiné jusqu’au moment où il...