Municipales - Kornet Chehwane et le CPL ont entériné leur accord... sans plus L’opposition peine à former sa liste à Beyrouth

La bataille municipale de Beyrouth devrait se corser, « au début de la semaine prochaine », avec la proclamation de M. Abdel Hamid Fakhoury « du noyau de sa liste », au cours d’une conférence de presse. Cette annonce devrait être suivie, « quelques jours plus tard », de la proclamation d’une liste complète qui devrait se présenter face à celle que soutient le Premier ministre, qui défend l’idée d’une réélection du conseil municipal sortant. Ces précisions plutôt imprécises sont contenues dans un communiqué rendu public hier par M. Fakhoury, seul membre du conseil municipal actuel, membre de l’opposition. Le leader beyrouthin a précisé que la liste qu’il entend former respectera le principe de la parité chrétiens-musulmans à Beyrouth, et a lancé au passage une pointe au Premier ministre en affirmant qu’« aucun homme politique n’a le droit de s’attribuer la paternité exclusive d’une telle manière de voir ou de se présenter comme le garant exclusif de cette formule ». Par ailleurs, M. Fakhoury a précisé, dans son communiqué, qu’il jouit de l’appui inconditionnel de M. Najah Wakim et a exclu que ce dernier décide de former une troisième liste dans la capitale. C’est à M. Tammam Salam qu’est revenu hier le soin de définir la position de la liste d’opposition qui tarde tant à se former. Le leader de Mousseitbé, qui a rendu visite hier au métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, a affirmé hier que si l’expérience de l’équilibre confessionnel doit être préservée, il n’était pas question de songer à conserver le conseil municipal actuel. Ce conseil municipal « s’est torpillé lui-même en s’inféodant à un seul homme, le Premier ministre Rafic Hariri », a affirmé, lapidaire, Tammam Salam. Pour sa part, c’est contre « les administrations miliciennes qui lient le développement à l’allégeance » que s’est élevé M. Talal Arslane, dans une allusion à peine voilée, à l’hégémonie de M. Walid Joumblatt. M. Arslane a demandé que les municipales soient le moins politisées possible. Kornet Chehwane C’est également à une issue plutôt vague qu’a abouti le rassemblement de Kornet Chehwane, qui devait entériner hier un accord passé quelques jours plus tôt avec le Courant patriotique libre du général Michel Aoun. Cet accord a été entériné, en principe, mais une nouvelle réunion se tiendra au siège du PNL, à Sodeco, pour examiner ce qui peut être fait sur le terrain. Des accords pourraient être conclus entre Kornet Chehwane et le CPL dans une soixantaine de municipalités, assurent les milieux concernés. En tout cas, pour le CPL, il n’est pas question de faire des compromis avec des personnalités qui seraient des symboles du pouvoir en place, alors que la diversité des situations engage Kornet Chehwane à des positions bien plus nuancées.