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Correspondance - Il a reçu le prix de la Task Force pour « les accomplissements d’une vie » Issam Farès : « Pour la paix au P-O, une diplomatie US préventive est nécessaire »

WASHINGTON-Irène MOSALLI Dîner annuel avant-hier de la Task Force for Lebanon à Washington. À cette occasion, il est d’usage d’offrir un prix d’appréciation à des personnalités libanaises et américaines d’origine libanaise. Cette année, l’association a honoré le vice-président du Conseil, M. Issam Farès, de même qu’un congressman, M. Darrell Issa, et le directeur de la Wisconsin Energy Corporation, M. Richard Abdoo. Le maître de cérémonie était le congressman John Sununu Junior, fils de John Sununu, ancien chef du personnel à la Maison-Blanche et ancien gouverneur du New Hampshire. Étaient notamment présents à cette soirée l’ambassadeur du Liban à Washington, M. Farid Abboud, le secrétaire américain à la Santé, Tommy Thompson, le directeur de l’Institut James Baker pour les études internationales, Edward Djeredjian, et plusieurs autres personnalités américaines et arabes. Après avoir remercié Mgr Pilip Saliba, évêque de l’Église grecque-orthodoxe d’Amérique du Nord, qui l’avait présenté, et la Task Force qui lui a décerné un prix pour « les accomplissements d’une vie », M. Issam Farès a d’abord transmis aux participants un message d’amitié du président Émile Lahoud, ajoutant : « Au gouvernement, nous suivons vos activités avec beaucoup d’intérêt et d’appréciation. Et nous vous remercions pour vos courageuses prises de position envers le Liban. » Il a poursuivi : « Nous, Libanais, avons toujours été en mouvement. Dès le début des temps, nous avons bâti des vaisseaux et nous avons embarqué vers des pays lointains. Nous avions toujours dans nos bagages le Liban. Et là, où nous nous fixions, nous nous identifiions au nouveau pays. » M. Farès, qui avait accompagné le président Lahoud lors de sa récente visite au Brésil, a précisé que « le chef d’État libanais avait demandé au Conseil des ministres, à l’issue de ce voyage, de former un comité chargé d’étudier en profondeur la manière de renforcer les liens avec les Libanais à travers le monde », et que lui-même avait été chargé de diriger ce comité. « Le Liban est plus qu’un pays. Il est une idée, une mission, un modèle... Guerre ou pas, tensions ou pas, ce sont là nos valeurs. Nous les avons toujours défendues », a encore dit M. Farès. Abordant la dynamique des réformes au Moyen-Orient que les États-Unis veulent promouvoir, il note : « Les réformes menant à la démocratie doivent être faites par phases, en tenant compte de l’histoire, des caractéristiques et des valeurs de chaque pays de la région. Une démocratie qui n’émerge pas des racines de chaque pays ne pourra pas fonctionner. Et en l’absence de paix dans la région, ces réformes, que nous voulons tous, ne pourront que pousser en avant les extrémistes. Les récentes expériences l’ont démontré. » Pour ce qui est de l’implantation de la paix au Moyen-Orient, et « qui est de l’intérêt des États-Unis, relève-t-il, elle nécessite une forte intervention américaine. À savoir une offensive diplomatique préventive qui est non seulement désirée mais absolument nécessaire ». Richard Abdoo et Darrell Issa Après avoir félicité les deux autres lauréats, M. Farès a terminé par une citation de Gébrane Khalil Gébrane qui s’adressait ainsi à des jeunes Américains d’origine libanaise : « Je crois que vous pouvez vous tenir devant les tours de New York, et aussi à Washington et Chicago et dire : “je suis le descendant d’un peuple qui a construit Damas, Byblos, Tyr et Sidon, et à présent, je suis là pour construire avec vous”. » Auparavant, Richard Abdoo avait été honoré pour une étonnante carrière qui l’a mené à diriger la très importante Corporation d’Énergie de l’État du Wisconsin. Il a de prime abord mis l’accent sur le rôle de sa famille dans cette réussite. Ses grands-parents étaient arrivés, dans les années 20, à Elis Island, en droite ligne de leur village natal de Hasroun. Ils ne savaient ni lire ni écrire. Et à partir d’un petit commerce d’épicerie, ils ont pu donner à leurs enfants et petits-enfants l’éducation qu’ils n’avaient pas eu eux-mêmes la chance de recevoir. Leur petit-fils Richard Abdoo a retenu la leçon apprise aux USA : le respect de la liberté et des droits de chaque citoyen, quelles que soient sa race et ses réalisations. Et aujourd’hui encore, et surtout après le 11 septembre, il met lui-même en garde contre « tout ce qui porte atteinte à ces qualités que tout le monde envie à l’Amérique : sa liberté, sa justice et sa compassion ». Le troisième lauréat, le congressman Darrell Issa, s’est montré très optimiste quant à l’avenir du Moyen-Orient et par conséquent du Liban. « Cet état de trouble stagnant ne peut durer car il y a une volonté américaine et une volonté du monde arabe de transgresser cette phase transitoire causée par tant de bouleversements. » Il cite, pour preuve à l’appui, la Libye qui s’est délivrée de ses armes de destruction massive pour rejoindre la communauté internationale. Il a aussi dit que le problème palestinien qui semble insoluble pouvait l’être par la voie de la diplomatie.
WASHINGTON-Irène MOSALLI

Dîner annuel avant-hier de la Task Force for Lebanon à Washington. À cette occasion, il est d’usage d’offrir un prix d’appréciation à des personnalités libanaises et américaines d’origine libanaise. Cette année, l’association a honoré le vice-président du Conseil, M. Issam Farès, de même qu’un congressman, M. Darrell Issa, et le...