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Diplomatie - Conférence de presse du ministre des AE au palais Bustros Obeid fixe les conditions pour une adhésion du Liban à un accord international sur les ADM

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a souligné hier que le Liban n’adhérerait à aucun accord international en vue de la limitation des armes de destruction massive (ADM) qu’ à deux conditions : que cet accord soit supervisé par l’Onu et qu’il englobe Israël. Le chef de la diplomatie a par ailleurs estimé que la politique du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a conduit à « l’augmentation du nombre des extrémistes en Israël et dans le monde arabe ». M. Obeid s’exprimait au cours d’une conférence de presse tenue au palais Bustros après son retour de la conférence ministérielle arabe du Caire. Interrogé sur les raisons qui ont poussé les ministres arabes à ignorer la question des armes de destruction massive, M. Obeid a indiqué que ce problème a été évoqué lors des discussions intérieures mais que la conférence n’a pas jugé utile de faire une proclamation publique à ce sujet. En réalité, a affirmé le ministre, « il y a une quasi-unanimité chez nos frères (arabes) qui étaient présents à la conférence sur la nécessité de critères uniques, que ce soit sur le dossier des armes de destruction massive ou sur le processus de paix dans la région ». M. Obeid a noté, dans ce cadre, que « c’est Israël qui entretient un arsenal de plus de 200 têtes nucléaires, alors qu’on pointe du doigt des États qui ne disposent de rien qui ressemble à des armes de destruction massive ». « Voilà une injustice flagrante » de la part de la communauté internationale, a-t-il souligné, estimant que cette « injustice » traduisait « l’incapacité à contraindre Israël de se placer sous la légalité internationale ». Affirmant que le Liban ne dispose pas d’armes de destruction massive, M.Obeid a indiqué que toute adhésion de Beyrouth à un groupe d’États œuvrant en vue de la limitation des ADM est soumis à « deux conditions fondamentales : la première est que tout accord dans ce domaine intervienne sous le parrainage et la supervision pratique des Nations unies et la seconde est que l’accord devrait inclure Israël, dans la mesure où il s’agit du seul État dans la région qui possède des ADM ». À la question de savoir comment les pays arabes comptaient s’y prendre pour tenter de convaincre les grandes puissances de la nécessité de faire pression sur l’État hébreu afin de l’amener à se débarrasser de son arsenal, le chef de la diplomatie a répondu : « D’abord, il faudrait que les États arabes unifient leurs rangs avant de demander au reste du monde d’avoir une vision commune » à leur égard. Mais, pour M. Obeid, le problème est que « des pressions sont exercées sur les États arabes pour les pousser à des concessions sur leurs droits ou au détriment du droit international, pendant qu’Israël est laissé libre de transgresser ce droit. » « Il en est ainsi du mur de séparation (édifié par le gouvernement israélien en Cisjordanie), au sujet duquel les grandes puissances – tant les États-Unis que l’Europe – commencent par prodiguer des conseils (à l’intention de l’État hébreu), puis les oublient et s’emploient à faire pression pour que cette question ne soit plus soulevée ». « On parle de mondialisation, d’ouverture des frontières, de Grand Moyen-Orient dans lequel le déplacement des hommes et des marchandises serait libre, et on n’est même pas capable d’obliger Israël à stopper la construction d’un mur », a ajouté M. Obeid, soulignant que « celui qui se révèle incapable d’arrêter la construction d’un mur sera aussi incapable d’instaurer la paix dans cette région du monde ». « Nous avons dit aux responsables européens que nous avons rencontrés que les deux résultats clairs et indiscutables de la politique d’Ariel Sharon et du gouvernement israélien sont l’augmentation du nombre des extrémistes au sein de l’État hébreu et dans le monde arabe et de celui des morts en Israël et dans les rangs des Palestiniens », a poursuivi M. Obeid. « En dehors de cela, les politiques répressives israéliennes n’ont rien donné de positif », a-t-il relevé. Le ministre des Affaires étrangères a indiqué par ailleurs que des efforts sont en cours pour assurer « un seuil minimal d’unité entre les pays arabes » en attendant l’élection présidentielle américaine de novembre prochain. « Les Arabes espèrent que la prochaine Administration aux États-Unis s’engagera suffisamment à défendre le droit international face à la politique criminelle du gouvernement israélien », a-t-il dit. Par ailleurs, M. Obeid a reçu hier au palais Bustros une délégation de membres d’un groupe de pression hostile à l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban, conduite par Émile Rahmé. Il a également reçu l’ex-secrétaire général du Parti communiste libanais, Georges Haoui.

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a souligné hier que le Liban n’adhérerait à aucun accord international en vue de la limitation des armes de destruction massive (ADM) qu’ à deux conditions : que cet accord soit supervisé par l’Onu et qu’il englobe Israël. Le chef de la diplomatie a par ailleurs estimé que la politique du Premier ministre israélien,...