Ligue arabe - Les ministres des AE entérinent le projet de solidarité avec le Liban Obeid : Un marché commun entraînerait une sécurité commune

Le Caire, de notre envoyé spécial Khalil FLEYHANE Le Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères a approuvé hier le projet de « solidarité avec le Liban », qui condamne fermement Israël pour la poursuite de son occupation d’une partie du territoire libanais parce que l’État hébreu continue de garder prisonniers des Libanais, parce qu’il n’a toujours pas remis aux Nations unies la cartographie des mines posées lors de l’occupation du Liban-Sud et parce qu’il multiplie les violations aériennes, maritimes et terrestres de la souveraineté libanaise. Sans compter ses menaces répétées à l’encontre du Liban et de la Syrie, qui constituent « une menace contre l’ensemble des États arabes ». Les ministres arabes des AE confirment également leur soutien au Liban dans sa volonté de libérer son territoire de l’occupation israélienne – y compris le secteur des fermes de Chebaa, sur la base de la résolution 425 de l’Onu –, sachant que le Liban a le droit de résister contre cette présence ennemie « par tous les moyens légaux ». Les ministres arabes soutiennent également Beyrouth dans sa demande visant à la libération des Libanais emprisonnés dans les geôles israéliennes, et appellent les Nations unies à assumer leurs responsabilités et à faire en sorte qu’Israël mette un terme à ses agressions et à la violation de la souveraineté du Liban, et qu’il facilite le déminage complet de sa partie méridionale. Les chefs de la diplomatie de la Ligue arabe exhortent la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il verse au Liban les indemnités qui lui sont dues à la suite des agressions commises avant, pendant et après l’occupation du Liban-Sud, et pour que des délégués de la Croix-Rouge puissent rendre visite régulièrement à l’ensemble des détenus libanais en Israël. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a plébiscité une évolution vers l’unité et la fédération des pays arabes – estimant que cela serait une façon de faire particulièrement efficace –, assurant en outre qu’« un marché arabe commun ne pourrait qu’entraîner une sécurité commune ». Le chef de la diplomatie est intervenu en début de semaine au cours de la séance nocturne de la conférence des ministres arabes des AE, qui s’est tenue au Caire autour des moyens de développer le travail arabe commun et de restructurer et d’organiser la Ligue. Jean Obeid a fait part de son sentiment de voir que les choses évoluent davantage, au sein de la communauté arabe, vers l’attachement aux propositions soulevées et aux décisions prises au détriment des paroles creuses ; vers le haut plutôt que vers le bas ; vers l’évolution plutôt que vers la ruine. En écho aux propos de son homologue syrien, Farouk el-Chareh, le locataire du palais Bustros s’est prononcé en faveur d’un marché commun, une façon pour lui de booster la coopération interarabe. Rappelant que les Européens évoluent vers la fédération et que les pays du Golfe n’en sont pas loin, Jean Obeid a salué la proposition saoudo-syro-égyptienne sur les moyens de réformer la Ligue arabe. « Dans le passé, il y avait une direction arabe commune qui entraînait les gens dans la guerre ; aujourd’hui, nous recherchons la paix, la sécurité et l’ouverture de nos frontières », a affirmé le ministre des AE.