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Actualités - CHRONOLOGIE

COURRIER Poésie et poésies de Haya Ziadé

Peu connue des lecteurs francophones, Haya Ziadé est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes en arabe, écrits dans une langue simple et pure, loin des effets et des artifices. Par ailleurs fondatrice et membre de plusieurs associations humanitaires, l’épouse de Tarek Ziadé, président de l’Inspection judiciaire, a inspiré à Me Salim Bassila un hommage vibrant dont nous reproduisons ci-après de larges extraits. «Un verbe austère et sec, rompu, soigneusement exclu de la musique, des poèmes comme tracés dans l’os par la pointe d’un poignard. » Cet éloge écrit par Pierre Emmanuel sur l’œuvre d’Anne Hébert pourrait parfaitement convenir à l’écriture de Haya Ziadé. En effet, aborder la lecture d’un de ses poèmes c’est découvrir que toute explication, toute interprétation, toute incantation, toute inflexion verbale résident dans sa parole même. Chaque ligne est une stance en soi, chaque strophe est un univers entier gorgé d’une vie empruntée au feu le plus ardent. Nous sommes en présence d’un poète qui domine son verbe comme seuls les vrais inventeurs savent le faire. Par le seul pouvoir de ses poèmes, Haya Ziadé explore l’épaisseur du temps qui passe, s’étonne, étonne. Pour elle, la poésie est une façon d’endormir le temps. Chaque poème est un moment arraché au néant, une clarté enlevée à la nuit et une joie conquise sur la laideur des jours. Répondant à l’inspiration qui la porte et l’emporte, elle écrit dans une poussée lyrique où le réel se confond poétiquement avec l’irréel, où les hymnes chantent le vent qui passe, la terre qui se dérobe et une mer toujours recommencée. Dans son recueil en langue arabe Une lune qui se déplace et ne se fane pas, on peut lire : « Des jours qui coulent sans cesse Des torrents qui cachent des secrets Un hiver douloureusement froid Une lutte avec soi d’où l’on ne sort jamais. » Poète du silence, Ziadé donne à celui-ci un surprenant pouvoir de fascination, des résonances exceptionnelles, une mesure mystique. Dans un autre recueil, Je porte dans mes feuilles mes souhaits et mes rêves, elle murmure: « Prie Dieu de lui apprendre à lire le silence À se fondre dans la magie du silence À naviguer dans des chants d’allégresse. » Poète tout simplement, Haya Ziadé habite par ses chants la tranquillité des feuilles de jasmin. Fréquenter ses écrits, c’est vivre dans ce qu’appelait Gaston Bachelard « une immensité intime ». Sans aucun souci de carrière ni de gloire littéraire, Ziadé ne semble avoir emprunté la voie de la poésie que pour accomplir une noble possession d’un monde où elle est parmi les plus purs des poètes et le restera. Salim Bassila
Peu connue des lecteurs francophones, Haya Ziadé est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes en arabe, écrits dans une langue simple et pure, loin des effets et des artifices. Par ailleurs fondatrice et membre de plusieurs associations humanitaires, l’épouse de Tarek Ziadé, président de l’Inspection judiciaire, a inspiré à Me Salim Bassila un hommage vibrant dont nous...