Dossier régional Le ministre iranien de la Défense rejette le projet US de « Grand Moyen-Orient »

Le ministre iranien de la Défense, Ali Chamkhani, a rejeté hier à son arrivée au Liban le projet américain de « Grand Moyen-Orient », estimant qu’il s’agissait d’un prétexte pour lancer des menaces contre Téhéran, Damas et Beyrouth notamment. « Ma visite vise à renforcer la coopération afin de contrecarrer les menaces américaines contre la région sous le slogan de l’extension de la démocratie », a déclaré M. Chamkhani, arrivé au Liban par la route depuis Damas. Il a ajouté que ces « menaces ne visent pas seulement l’Iran, la Syrie et le Liban, mais également la “oumma” (nation islamique) et le peuple, ainsi que la religion musulmane, sous le prétexte fallacieux de combattre le terrorisme ». Interrogé plus spécifiquement sur le projet américain baptisé «Initiative pour le Grand Moyen-Orient », le ministre iranien a répondu : « Nous avons déjà vu l’exemple de la démocratie chez les régimes dictatoriaux soutenus par les Américains. » Ce projet, que Washington souhaite lancer au sommet du G8 en juin, vise à encourager les réformes démocratiques et l’ouverture économique dans cette région, en partenariat notamment avec l’Union européenne et l’Otan. L’Égypte et l’Arabie saoudite sont les principales cibles de ce projet de remodelage politique d’une région qui s’étend du Pakistan à la Mauritanie, en passant par l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Liban et le Maghreb arabe, selon des indications diffusées la semaine dernière par la presse arabe. M. Chamkhani doit avoir aujourd’hui à Beyrouth une série de contacts avec les dirigeants libanais. Le Hezbollah récupère un corps et restitue à Tel-Aviv celui d’un travailleur Israël a remis hier au Hezbollah, par l’intermédiaire de la Croix-Rouge, la dépouille d’un détenu libanais mort en prison et a récupéré en retour le corps d’un travailleur étranger qu’il lui avait remis par erreur. La Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait remis le 30 janvier les corps d’une soixantaine de combattants anti-israéliens, en majorité libanais, aux autorités libanaises et au Hezbollah dans le cadre d’un échange de prisonniers et de dépouilles. Celui de Mohammed Berro, condamné pour trafic de drogue et mort dans une prison israélienne, devait faire partie de l’échange, mais en raison d’une erreur d’identification, c’est celui d’un travailleur étranger qui avait été remis à sa place. Les autorités israéliennes avaient alors fait savoir au Liban qu’elles étaient prêtes à rectifier cette erreur et à échanger les deux corps.