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Développement - Un document sur le sujet a été publié en novembre dernier Conférence conjointe Pnud-Parlement sur « les défis nationaux du millénaire »

Lancé en novembre dernier, le rapport libanais sur les objectifs du millénaire, document préparé conjointement par le Pnud et le CDR, a été présenté hier au Parlement. Le document qui dresse un état des lieux de la situation libanaise dans huit domaines, la pauvreté, l’éducation, l’égalité entre les hommes et les femmes, la mortalité infantile, la santé maternelle, le sida, l’environnement, ainsi que le partenariat nord-sud et qui appelle à la mise en place d’une stratégie nationale de développement avait fait couler beaucoup d’encre (voir notamment L’Orient-Le Jour du jeudi 20 novembre 2003) sans pour autant intéresser les décideurs politiques. Hier, au Parlement par exemple, rares étaient les personnalités qui avaient pris connaissance des textes publiés – il y a trois mois – dans le rapport qui devrait aider le Liban à relever « les défis du millénaire » tels que fixés au cours du sommet qui porte le même nom, tenu à New York, en septembre 2000. N’empêche que la conférence organisée place de l’Étoile, conjointement par le Pnud et le Parlement libanais, avait mobilisé un certain nombre de députés. La réunion tenue constitue le début d’un cycle de conférences et de séminaires qui seront organisés, au cours des mois à venir, par le Pnud, sur les huit points du rapport. Le premier aura pour thème « la pauvreté » et se tiendra au cours du mois de mars à la Maison des Nations unies, place Riad el-Solh. Hier, pour la première fois, des comparaisons ont été effectuées entre les chiffres présentés dans le rapport publié en novembre dernier et les données disponibles en 1970 et 1960, notamment l’étude-clé dans ce cadre effectuée au Liban au début des années soixante par la mission Irfed. C’est Mme Neemat Kaanan, directrice générale du ministère des Affaires sociales, qui a avancé ces comparaisons, soulignant cependant qu’il « faut faire preuve de prudence lorsqu’on compare deux périodes éloignées dans le temps d’autant plus que les méthodes employées pour leur réalisation ne sont pas les mêmes ». Mme Kanaan a indiqué que, selon les chiffres disponibles « au début des années soixante et jusqu’à l’étude effectuée en 1996 par le ministère des Affaires sociales, le pourcentage des pauvres (50 % de la population en 1960) a régressé au cours des années soixante-dix pour donner naissance à une importante classe moyenne. Mais les séquelles de la guerre ont fait en sorte que cette classe moyenne soit à nouveau réduite. En 1995, presque comme au début des années soixante, un peu plus du tiers de la population vivait dans la pauvreté ». Pour démontrer encore que les disparités entre les diverses tranches de la population se creusent de plus en plus, Mme Kanaan a indiqué qu’au début des années soixante, les pauvres bénéficiaient du 18 % du PIB ; en 1995 ils disposaient de 4 % des revenus du pays. Du côté des riches, la mission Irfed avait montré que les plus nantis disposaient de 32 % du PIB, alors qu’en 1995 ils profitaient des 42 % des richesses. Mme Kanaan, qui a rappelé la politique de développement mise en place par le général Fouad Chéhab, a invité le Parlement à établir un cadre juridique efficace pour lutter contre la pauvreté. Paupérisation et déséquilibre régional Au cours de la séance, Yassin Jaber, député du Liban-Sud, a donné lecture du message du chef du Parlement, Nabih Berry. Soulignant que le Liban avait signé à l’instar de 127 autres pays la déclaration du millénaire, s’engageant ainsi à relever les défis, il a indiqué que « malgré les progrès enregistrés notamment sur le plan de l’éducation, du renforcement du rôle des femmes et de la réduction de la mortalité infantile, beaucoup reste à faire ». « Le pays doit faire face à la paupérisation, au déséquilibre régional en matière de développement qu’à la dégradation de l’environnement », a-t-il dit. Et de poursuivre : « Afin que le Liban sorte de sa crise économique et sociale, une stratégie globale de développement est nécessaire. » Le représentant permanent du Pnud au Liban, Yves de San, a pour sa part rappelé qu’en septembre 2000, 128 États, dont le Liban, s’étaient engagés à ce que le monde devienne un endroit plus juste et équitable. Il a souligné que « le but des rapports nationaux, tel le document publié à Beyrouth en 2003, consiste à pousser les États à s’engager beaucoup plus pour parvenir au développement ». « Ces rapports sont publics et se basent sur des données concrètes capables de mesurer à la longue les progrès enregistrés », a-t-il dit. Se penchant sur le dernier point du rapport relatif à la coopération nord-sud, M. de San a évoqué le financement du développement, notant que « bien que les pays donateurs devraient accorder plus de fonds aux États moins nantis, ce sont ces derniers qui devraient assumer en premier les défis à relever ». Mme Amal Karaki, coordinatrice des projets du Pnud au CDR, a également pris la parole pour présenter le rapport national 2003, déjà présenté à la Maison des Nations unies en novembre 2003. En un peu plus de trente ans, le Liban, un pays qui était en plein boom dès la fin des années soixante et qui avait de belles promesses d’avenir, est revenu aujourd’hui – à l’époque de la mondialisation – à la case départ. « Celui qui n’avance pas, recule », dit-on. Sur divers plans, le Liban n’a pas cessé de régresser, depuis une quinzaine d’années. Patricia KHODER
Lancé en novembre dernier, le rapport libanais sur les objectifs du millénaire, document préparé conjointement par le Pnud et le CDR, a été présenté hier au Parlement. Le document qui dresse un état des lieux de la situation libanaise dans huit domaines, la pauvreté, l’éducation, l’égalité entre les hommes et les femmes, la mortalité infantile, la santé maternelle,...