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Actualités - CHRONOLOGIE

Droits de l’Homme - Le Liban toujours dans le rouge, selon le département d’État Les accusations de Washington sont peut-être vraies, mais il ne faut pas le dire, estime-t-on à Beyrouth

Un démenti implicite et un aveu presque explicite. Telles sont les premières réactions suscitées hier à Beyrouth par la publication du rapport annuel du département d’État américain sur la situation des droits de l’homme dans le monde. Un texte qui, dans son chapitre consacré au Liban, reprend quasiment mot pour mot des accusations devenues traditionnelles sur les arrestations arbitraires, l’usage de la torture, la justice politisée, les pressions sur la liberté d’expression et de rassemblement, etc. Interrogé hier sur ce rapport, le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, a implicitement nié la réalité des faits reprochés au Liban, en affirmant que les auteurs du texte en question « puisent leurs informations auprès de certaines parties et associations suspectes ». Mais des sources responsables citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, ne semblent pas partager la même méfiance vis-à-vis des informations en possession du département d’État, tout en critiquant le fait que ce soit ce dernier qui les révèle. Ces sources disent à peu près la chose suivante : même si les accusations portées contre les autorités libanaises sont vraies, il n’en reste pas moins que le fait pour les États-Unis de les formuler revient à « jeter l’opprobre » sur le Liban, ce qui est inacceptable et suscite « l’irritation » de Beyrouth. Ces sources soulignent que les autorités libanaises concernées expliquent souvent aux diplomates américains en poste à Beyrouth les circonstances de tout incident de nature à être considéré par le département d’État comme une atteinte aux droits de l’homme. De plus, ajoute-t-on, les responsables au sein du ministère de la Justice, de l’Intérieur et du Travail font tout ce qui est possible afin d’améliorer la situation. Pour les sources en question, cela devrait suffire au département d’État afin qu’il cesse sa campagne « injustifiée » contre le Liban, tant pour ce qui est du chapitre des droits de l’homme qu’en ce qui concerne la présence des troupes syriennes sur son sol, également évoquée par le rapport. En outre, on dénonce de mêmes sources la manière avec laquelle les diplomates américains recueillent leurs informations, en contactant directement des ONG et des militants des droits de l’homme. Mais ce n’est pas la fiabilité de ces informations qui est en jeu, c’est tout simplement le fait que les diplomates, assure-t-on de mêmes sources, ne sont habilités qu’à contacter le ministère des Affaires étrangères et d’autres instances gouvernementales, surtout lorsque leurs contacts débouchent sur des avertissements adressés à l’État concerné et qu’en fin de compte, cela peut déterminer l’aide à verser ou non par les États-Unis à ce pays. Enfin, dans le principe, les sources responsables contestent à Washington le droit de sermonner les autres pays, considérant que leur propre maison est faite de verre.
Un démenti implicite et un aveu presque explicite. Telles sont les premières réactions suscitées hier à Beyrouth par la publication du rapport annuel du département d’État américain sur la situation des droits de l’homme dans le monde. Un texte qui, dans son chapitre consacré au Liban, reprend quasiment mot pour mot des accusations devenues traditionnelles sur les...