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Actualités - OPINION

Vie politique - Le Front national déterminé à avoir une réponse sur le dossier de la téléphonie Le centre opposant se dit résolu à remettre le couvert

Le défaut de quorum a permis de faire sauter une séance, plutôt que le gouvernement. Parce qu’une crise ministérielle est prohibée. Mais va-t-on s’en tenir là ? Le Front national de la réforme, auteur de l’interpellation sur le cellulaire, soutient qu’il est déterminé à susciter une reprise du débat, place de l’Étoile. Parce qu’à son avis, les gens ont le droit de savoir, les explications des responsables (et entre eux !) n’ayant pas suffisamment éclairci le tableau. S’ils n’obtiennent pas une nouvelle séance spéciale consacrée au cellulaire, les députés du centre opposant soulèveraient le sujet lors de n’importe quelle réunion de la Chambre. Notamment dans le cadre de l’examen du budget 2004. Ou encore à l’occasion de la soumission au vote du projet de loi autorisant le gouvernement à effectuer l’adjudication de l’exploitation, du fonctionnement du réseau du cellulaire. En réalité, peu chaut à l’opinion publique de savoir qui des loyalistes ou des opposants emporte la partie. Ce qui compte, pour le public, c’est de savoir s’il va bénéficier d’un bon service téléphonique portable, à des tarifs raisonnables. Les gens auraient beaucoup apprécié qu’il y ait des motions pour la réduction du prix des communications ; ou encore de la taxe mensuelle de 25 dollars imposée aux usagers. Ils auraient de même approuvé, sans doute, la formation d’une commission parlementaire assistée de la Cour des comptes, pour vérifier les soupçons relatifs au dossier du cellulaire. En scrutant les positions des députés qui, selon leurs votes, se classeraient en partisans des compagnies ou en soutiens des consommateurs. L’opinion ne se sent pas concernée par une bataille livrée contre le gouvernement. Car les Libanais ne veulent pas détruire mais être servis. Ce que traduit le dicton local : « Il ne s’agit pas de tuer le gardien de la vigne, mais d’en manger le raisin. » Ce qui correspond à une réduction du coût du portable pour le public. De plus, nul n’ignore que les circonstances régionales interdisent une crise ministérielle. Retour à la Chambre. Plusieurs indépendants soulignent que le défaut de quorum en cours de séance est une pratique courante dans ce pays. Une astuce que l’opposition elle-même n’hésite pas employer, quand elle le peut et quand cela sert ses intérêts conjoncturels. Soit avant un vote, pour que le gouvernement ne gagne pas, soit pour empêcher la tenue même d’une séance. Pour ces parlementaires, ces pratiques sont normales et font partie du jeu démocratique. Ils ajoutent toutefois qu’en ce qui concerne le cellulaire, la faute commise par les jouteurs est que les débats se sont terminés en queue de poisson, sans résultat. Aucune des motions présentées par les opposants ou par les loyalistes, pour faire la lumière sur la vérité, n’a été soumise au vote. Les Libanais ne savent donc toujours pas à quoi s’en tenir. Ni sur le dossier lui-même ni sur le choix de chaque député. Ce qui est, de l’avis de ces mêmes parlementaires, contraire à l’esprit démocratique bien compris, dans la mesure où il tend à respecter la volonté du peuple et ses droits. Ces députés ne cachent pas qu’il aurait été souhaitable d’être fixé. Ils pensent qu’en termes de pouvoirs, il aurait été légitime de retirer le dossier des mains du gouvernement, au cas où il aurait été prouvé que sa gestion était mauvaise. Pour le confier de fait au Parlement. Dans ce sens que toute décision de l’Exécutif aurait été soumise à l’approbation de la Chambre. Ils regrettent enfin que la prise de bec Berry-Husseini ait en quelque sorte occulté cet escamotage du débat, que l’opinion aurait plus sévèrement réprouvé. Émile KHOURY
Le défaut de quorum a permis de faire sauter une séance, plutôt que le gouvernement. Parce qu’une crise ministérielle est prohibée. Mais va-t-on s’en tenir là ? Le Front national de la réforme, auteur de l’interpellation sur le cellulaire, soutient qu’il est déterminé à susciter une reprise du débat, place de l’Étoile. Parce qu’à son avis, les gens ont le droit...