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Actualités - CHRONOLOGIE

Moawad se fait l’écho des critiques politiques européennes contre le Liban

Prenant la parole hier à la Chambre, la députée de Zghorta, Nayla Moawad, a fait état d’articles de presse répercutant des critiques formulées par l’Union européenne à l’égard du Liban à l’occasion de la réunion tenue mardi à Bruxelles dans le cadre de l’accord d’association entre les deux parties. Ces critiques touchent autant des aspects politiques qu’économiques. La réunion du « Conseil de coopération » libano-européen, une instance issue de l’accord d’association, avait regroupé une délégation officielle libanaise conduite par le ministre de l’Économie, Marwan Hamadé, et des responsables de la Commission européenne. Ces derniers ont remis à la délégation libanaise un communiqué reprenant les reproches formulées à plusieurs reprises déjà par l’Europe au sujet du retard pris par le Liban dans le programme de réformes économiques qu’il s’était engagé à réaliser lors de la conférence de Paris II, en 2002. Le communiqué souligne à ce sujet qu’en dépit de la baisse des taux d’intérêt et de la décélération intervenue dans l’accroissement du volume de la dette publique, le Liban a toujours besoin de réformes structurelles, notamment pour remédier à son déficit budgétaire, au poids du service de la dette et à la baisse de la croissance économique, pour lutter contre le chômage et pour consolider le système fiscal. Le texte de la Commission exprime par ailleurs « l’inquiétude » de l’UE au sujet de la situation « instable » au Liban-Sud, appelant les autorités libanaises à « assumer pleinement leurs responsabilités dans cette région », en y « restaurant leur souveraineté ». L’Europe déplore, en outre, la décision du Liban de rompre le gel de la peine de mort, estimant qu’une abrogation de cette peine serait de nature à renforcer la dignité humaine et à développer progressivement les droits de l’homme. Jusqu’ici, rien de nouveau, dans la mesure où ces reproches sont assez récurrents de la part des pays européens, réunis ou de manière individuelle. En revanche, ce qui est nouveau, ce sont les critiques implicites formulées contre les pratiques électorales libanaises. Le communiqué appelle en effet à « organiser des élections présidentielle et législatives au Liban dans le respect des principes constitutionnels ». Ce qui signifie qu’aux yeux de l’Union européenne, les précédents scrutins organisés dans ce pays n’ont pas respecté la Constitution. Le respect de « la liberté et de l’équité dans la prochaine élection présidentielle au Liban, ainsi que dans le scrutin législatif prévu en 2005, constituerait un facteur-clé de la démocratie », souligne le texte, qui évoque aussi la nécessité d’observer les droits de l’homme et les libertés fondamentales, « objectifs essentiels des relations de l’Europe avec l’extérieur ». Sans entrer dans les détails du texte, Mme Moawad a souligné la nouveauté et l’importance des reproches de nature politique adressés au Liban par l’Union européenne. Ce qui a poussé le président de la Chambre, Nabih Berry, à parler d’« ingérence dans les affaires intérieures libanaises ». La députée de Zghorta a répliqué que le Liban et l’Europe étaient partenaires dans le cadre de l’accord d’association. Un autre parlementaire, intervenant de son banc, a eu le mot de la fin en lançant : « Comme si nous n’étions pas habitués » aux ingérences extérieures.
Prenant la parole hier à la Chambre, la députée de Zghorta, Nayla Moawad, a fait état d’articles de presse répercutant des critiques formulées par l’Union européenne à l’égard du Liban à l’occasion de la réunion tenue mardi à Bruxelles dans le cadre de l’accord d’association entre les deux parties. Ces critiques touchent autant des aspects politiques...