Le président haïtien Jean-Bertrand Aristide, dont la démission est demandée par l’opposition politique, a proposé hier des élections parlementaires d’ici à novembre alors que les insurgés ont encore accentué leur emprise en Haïti, en prenant une nouvelle ville du Nord-Ouest. Lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince, M. Aristide a, une nouvelle fois, exclu de démissionner, réaffirmant sa détermination à rester en fonctions jusqu’au terme de son mandat en février 2006. Il a appelé ses compatriotes à ne pas quitter le pays. Selon des radios haïtiennes, une nouvelle ville du nord-ouest du pays est tombée aux mains des insurgés. Port-de-Paix, comptant quelque 120 000 habitants, est passée sous le contrôle des insurgés dans la nuit de lundi à hier, selon les correspondants de ces radios. Ces médias n’ont pas indiqué si l’attaque avait fait des victimes. Les insurgés, dirigés par Guy Philippe, un ancien commissaire, contrôlent aujourd’hui la moitié du pays. Cinq départements sur les neuf que compte Haïti sont désormais sous leur emprise. Hier, Guy Philippe a affirmé sur Radio France Internationale (RFI) que le but de ses troupes était de « libérer Port-au-Prince ». L’opposition politique et civile haïtiennes s’est réunie hier pour mettre au point sa réponse définitive à un plan international de règlement de la crise, prévoyant le maintien du président Jean-Bertrand Aristide, qui perdrait cependant une bonne part de son pouvoir. Les pressions devaient se multiplier dans la journée, notamment américaines, pour obtenir leur adhésion aux propositions internationales.