Trois Palestiniens tués lors d’une opération israélienne à Bethléem

Trois Palestiniens ont été tués hier par l’armée israélienne qui a mené une opération à Bethléem d’où était originaire l’auteur de l’attentat-suicide sanglant de Jérusalem la veille. Dans le secteur de Naplouse (nord de la Cisjordanie), un adolescent palestinien a été très grièvement blessé par des tirs israéliens lors d’affrontements entre militaires et jeunes lanceurs de pierres. Après les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, liées au Fateh, la branche armée du groupe radical palestinien Hamas a revendiqué à son tour l’attentat contre un bus à Jérusalem qui a fait jeudi 10 tués, outre son auteur, menaçant de s’en prendre au Premier ministre Ariel Sharon. Dans le nord de la bande de Gaza, deux Palestiniens ont été tués près de la colonie juive de Dougit. Un porte-parole de l’armée israélienne a affirmé que des soldats avaient ouvert le feu sur un groupe d’« hommes armés » qui s’approchaient en vue de poser des « engins explosifs ». Dans la région de Hébron en Cisjordanie, un activiste islamiste recherché, Jihad as-Sweiti, a été tué dans un échange de tirs avec l’armée. Un Kalachnikov a été trouvé près du corps a indiqué l’armée, affirmant qu’il était membre du Hamas. Mais selon des sources palestiniennes, il appartenait au Jihad islamique. Ces décès portent à 3 730 le nombre de personnes tuées depuis le début de l’intifada fin septembre 2000, dont 2 788 Palestiniens et 875 Israéliens. Après l’attentat de Jérusalem, l’armée a pénétré avant l’aube jusqu’à la place de la Mangeoire devant la basilique de la Nativité, à Bethléem, sans rencontrer de résistance. Les soldats se sont retirés après quelques heures de la ville, mais ont maintenu une présence dans le camp de réfugiés voisin de Ayda où habitait le kamikaze. Sa maison familiale a été dynamitée. Les membres des services de sécurité palestiniens ont regagné leurs locaux à Bethléem qu’ils avaient évacués la veille, et des policiers palestiniens en tenue se sont déployés dans les rues. Selon des sources sécuritaires palestiniennes, une dizaine de Palestiniens, notamment des parents d’activistes recherchés, y ont été arrêtés par l’armée. Dans leur communiqué, les Brigades Ezzeddine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont « condamné la revendication hâtive » de l’attaque par les Brigades al-Aqsa et affirmé que le kamikaze, un policier de Bethléem, était l’un des leurs. Selon le texte, le fait que l’attentat ait été commis à proximité de la résidence officielle du Premier ministre israélien « est un message clair au criminel de guerre sioniste Sharon qu’il n’est pas hors de portée de nos combattants ». Enfin, l’armée a arrêté à Jénine (nord de la Cisjordanie) un important chef politique du Jihad islamique, Sharif Tahaynah, 38 ans, recherché depuis le déclenchement de l’intifada. Des soldats ont en outre détruit cinq maisons appartenant à des activistes du Hamas près de Ramallah, selon des témoins.