Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

La Maison-Blanche contre une enquête indépendante sur les ADM irakiennes

La Maison-Blanche a rejeté hier les demandes de création d’une commission d’enquête indépendante sur les erreurs d’évaluation des services de renseignements américains à propos des armes de destruction massive irakiennes. Au lendemain de la publication à Londres du rapport Hutton exonérant Tony Blair de manipulations du dossier gouvernemental sur les armements irakiens de septembre 2002, les responsables de l’Administration Bush ont pris soin de ne pas donner de munitions à l’opposition démocrate. Pour la deuxième journée consécutive, la Maison-Blanche a souligné qu’il n’était pas question de lancer une telle enquête tant que les recherches engagées en Irak par les experts américains en armes chimiques et biologiques ne seraient pas achevées. « Quand nous aurons un tableau définitif qui nous permettra de comparer ce que nous savions alors avec ce que nous avons maintenant découvert, le moment sera alors venu de s’interroger », a déclaré la conseillère du président George W. Bush pour la Sécurité nationale, Condoleezza Rice. Le porte-parole de la Maison-Blanche Scott McClellan a quant à lui rappelé que l’agence centrale de renseignements américaine (CIA) menait une enquête interne, et a renvoyé lui aussi toute idée d’une enquête indépendante à plus tard. M. Bush et ses conseillers ont cessé de proclamer leurs certitudes que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive et qu’il pouvait à tout moment les mettre à la disposition de groupes terroristes. La Maison-Blanche est maintenant clairement sur la défensive et cherche à limiter les dégâts depuis que l’ancien chef des experts américains, David Kay, qui a quitté ses fonctions le week-end dernier, répète jour après jour que les ADM irakiennes n’existent sans doute pas et est favorable à une enquête sur le travail des services de renseignements. Elle rejette les critiques de ses adversaires l’accusant d’avoir volontairement ou non manipulé les analyses des services de renseignements pour déclencher la guerre, en s’appuyant sur certaines des déclarations de David Kay et en notant qu’une grande partie de la communauté internationale avait cru comme Washington et Londres à l’existence des ADM irakiennes, avant l’invasion. L’opposition démocrate accuse de plus en plus l’Administration Bush d’avoir manipulé l’opinion publique pour lui faire accepter l’intervention militaire en Irak dont elle souligne le coût humain de plus en plus lourd. Mais jusqu’ici, elle ne semble pas avoir vraiment convaincu l’opinion publique américaine. Selon de récents sondages, réalisés toutefois avant les déclarations de David Kay, 65 % des Américains estiment toujours que la guerre était justifiée.
La Maison-Blanche a rejeté hier les demandes de création d’une commission d’enquête indépendante sur les erreurs d’évaluation des services de renseignements américains à propos des armes de destruction massive irakiennes.
Au lendemain de la publication à Londres du rapport Hutton exonérant Tony Blair de manipulations du dossier gouvernemental sur les armements irakiens...