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Actualités - CHRONOLOGIE

La BBC présente des « excuses sans réserve » au gouvernement Blair Malgré le rapport Hutton, la polémique se poursuit

La polémique sur les conditions de l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne en Irak se poursuivait hier, même si la BBC a présenté ses « excuses sans réserve » au gouvernement, les critiques fusant contre le rapport Hutton accusé d’avoir outrageusement blanchi Tony Blair. Clouée au pilori par le rapport Hutton, la radiotélévision britannique a perdu en moins de 24 heures son président, Gavyn Davies, mercredi après-midi, puis son directeur général Greg Dyke, hier en fin de matinée. À droite comme à gauche, les quotidiens britanniques étaient quasi unanimes hier matin à critiquer le rapport de Lord Hutton, accusé d’avoir « étouffé l’affaire au profit de l’establishment » et d’avoir concentré ses flèches sur la « Beeb ». « Les journalistes de la BBC doivent continuer à enquêter, ils doivent continuer à poser des questions qui dérangent et ils doivent continuer à causer des ennuis », a ainsi insisté le Guardian (gauche), le Daily Express (droite) soulignant de son côté que « l’étouffement de l’affaire par Hutton laisse des questions sans réponses ». Reste que la question centrale restait posée hier : le dossier publié en septembre 2002 par le gouvernement de Tony Blair accusait le régime de Saddam Hussein de pouvoir déployer des armes biologiques ou chimiques en 45 minutes. Mais ces fameuses armes de destruction massive restent toujours introuvables. « Aucun pays ne devrait partir en guerre sur la base d’un caprice », a reproché John Walker, ancien numéro deux du Comité conjoint des services britanniques de renseignements (JIC), estimant que le rapport Hutton démontre en fait l’échec des services britanniques de renseignements. Quant à Tony Blair, qui hier matin encore exigeait des excuses formelles de la direction de la BBC, estimant que « son intégrité a été remise en question », il a obtenu satisfaction quelques minutes après. « De la part de la BBC, je n’ai aucune hésitation à présenter des excuses sans réserve pour nos erreurs (lors de l’affaire Kelly), aux personnes dont la réputation a été affectée par celles-ci », a déclaré Richard Ryder, président par intérim de la radiotélévision publique britannique. Si le gouvernement a été officiellement blanchi par Lord Hutton mercredi, obtenant en prime le mea culpa complet de la BBC, l’opinion publique britannique, cependant, ne semblait toujours pas convaincue. Selon un sondage publié à la mi-journée jeudi par le quotidien Evening Standard, 56 % des Britanniques estiment le rapport Hutton « inéquitable », contre seulement 36 % qui le qualifient de « convaincant ». Quant au juge Hutton, il n’avait pas totalement fini son travail jeudi. Son enquête sur l’affaire Kelly à peine terminée, il a « ordonné une enquête urgente » sur la façon dont des fuites de son rapport ont pu profiter au Sun, un tabloïde britannique, quelques heures avant sa publication officielle mercredi.

La polémique sur les conditions de l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne en Irak se poursuivait hier, même si la BBC a présenté ses « excuses sans réserve » au gouvernement, les critiques fusant contre le rapport Hutton accusé d’avoir outrageusement blanchi Tony Blair.
Clouée au pilori par le rapport Hutton, la radiotélévision britannique a perdu en moins de 24...