Les Brigades des martyrs d’al-Aqsa revendiquent l’opération qui a eu lieu devant la résidence de Sharon Un attentat-suicide à Jérusalem fait dix morts

Dix Israéliens ont été tués dans un attentat perpétré par un kamikaze palestinien dans un bus au cœur de Jérusalem-Ouest hier. Le kamikaze s’est tué en actionnant sa bombe dans un bus de la ligne 19 à une trentaine de mètres de la résidence officielle du Premier ministre Ariel Sharon, blessant en outre une cinquantaine de personnes dont treize grièvement atteintes. Il s’agit du premier attentat-suicide en Israël en 2004. La dernière attaque remonte au 25 décembre 2003 près de Tel-Aviv. L’attentat est intervenu au lendemain d’une incursion de l’armée israélienne dans le quartier al-Zeitoun de Gaza, au cours de laquelle huit Palestiniens ont été tués, dont quatre militants du mouvement Jihad islamique. Les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, un groupe armé lié au Fateh, mais relativement autonome, a revendiqué l’attaque, affirmant dans un communiqué qu’il voulait venger le « massacre » de Gaza. Selon ce groupe, le kamikaze, un policier du camp de réfugiés de Ayda dans la région de Bethléem en Cisjordanie, a laissé un testament, dans lequel il affirme vouloir venger par l’attentat « les martyrs de Gaza » et les « agressions » israéliennes contre le peuple palestinien. Le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï a condamné l’attentat ainsi que « la violence dirigée contre notre peuple » comme l’incursion de Gaza. Les morts causées par l’attentat portent à 3 727 le nombre de personnes tuées depuis le début de l’intifada fin septembre 2000, dont 2 785 Palestiniens et 875 Israéliens. M. Sharon a convoqué pour la soirée le ministre de la Défense Shaoul Mofaz et de hauts responsables sécuritaires, selon la radio publique. L’objectif de la réunion n’a pas été précisé, mais en règle générale de telles réunions, après des attentats, sont destinées à examiner les ripostes possibles. Le chef de la diplomatie israélienne Sylvan Shalom a déclaré lors d’un entretien téléphonique avec le secrétaire d’État américain Colin Powell que « les commanditaires des terroristes kamikazes ne resteraient pas impunis ».