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Actualités - CHRONOLOGIE

Iran - Le mouvement universitaire réclame un référendum sur l’avenir politique du pays Les étudiants appellent au boycottage des législatives

La principale organisation étudiante d’Iran, à la pointe de l’exigence démocratique ces dernières années, a appelé hier au boycottage des législatives de février après le rejet massif des candidatures réformatrices, accentuant la menace déjà forte d’une abstention record. « Étant donné que le vote du peuple n’a aucune influence et que des élections justes et libres ne sont pas possibles, il n’y a aucune raison pour que le peuple prenne part à ces élections », écrit le Bureau pour la consolidation de l’unité (BCU) dans un communiqué publié par l’agence officielle Irna. Pour le BCU, l’invalidation, annoncée le 11 janvier, de 3 605 des 8 157 candidatures prive le scrutin du 20 février de toute signification. Devant la grave crise institutionnelle provoquée par cette censure, le guide suprême Ali Khamenei a ordonné au Conseil des gardiens de réexaminer les dossiers avec plus d’indulgence. Ce dernier a, à ce jour, repêché 700 candidats. Pas assez pour désenvenimer la situation, au goût des réformateurs. Ceux-ci n’ont cessé depuis le 11 janvier de menacer d’une démission collective des ministres, des députés, des gouverneurs, voire du président Mohammed Khatami lui-même. Ils menacent aussi de ne pas organiser les élections. Ne passant pas à l’acte, ils ont ajouté au discrédit de la classe politique. Les étudiants se sont ainsi tenus à l’écart de la crise jusqu’à mardi. Dans un climat général de désillusion, ils accusent les réformateurs, à commencer par M. Khatami, de les avoir lâchés lors du grand mouvement de l’été 1999, violemment réprimé, lors de la mobilisation contre la condamnation à mort de l’universitaire et intellectuel Hachem Aghajari fin 2002 et lors des vagues de manifestations contre le régime l’été 2003. Mardi cependant, une cinquantaine d’étudiants ont rejoint le sit-in observé depuis le 11 janvier par des députés protestataires au Parlement. Ce sont le ministère de l’Intérieur et les gouverneurs, réformateurs, qui sont chargés d’organiser la consultation. « La plus grande erreur des réformateurs » serait de le faire, selon le BCU. Ce dernier presse aussi les réformateurs de déposer une proposition de loi selon laquelle les élections devront être annulées si la participation n’atteint pas 50 %. Il réclame de nouveau un référendum sur l’avenir politique du pays. Ces dernières années, les étudiants ont vu bon nombre des leurs emprisonnés, interdits d’études ou mutés dans d’autres universités, sans que les réformateurs leur épargnent la sanction de leur engagement. Ils n’avaient sans doute pas besoin de l’appel du BCU pour décider de bouder les urnes. Le communiqué du BCU, le premier du genre, ne contribuera pas, en tout cas, à mobiliser un électorat qui a déjà fortement signifié son désintérêt aux municipales de février 2003. Les analystes conviennent que la crise actuelle risque de conforter les électeurs dans leur dépit. M. Khatami a dit, à sa sortie du Conseil des ministres, ignorer quelle en serait l’issue. « Nous discutons actuellement avec le Conseil des gardiens, ils savent que nous avons des objections aux invalidations », a-t-il dit, mais « on ne sait pas si l’issue sera acceptable pour nous ». « Je n’accepterai pas qu’une seule personne soit disqualifiée injustement », a répété M. Khatami. Mais il n’a pas précisé ce qu’il ferait si tel était le cas.

La principale organisation étudiante d’Iran, à la pointe de l’exigence démocratique ces dernières années, a appelé hier au boycottage des législatives de février après le rejet massif des candidatures réformatrices, accentuant la menace déjà forte d’une abstention record. « Étant donné que le vote du peuple n’a aucune influence et que des élections justes et...