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Actualités - REPORTAGE

TRAFIC - Le paiement dans les banques n’est toujours pas possible Quelles mesures pour réduire les files d’attente au centre de contrôle mécanique de Hadeth ?

Le second mois de l’instauration du contrôle mécanique tire à sa fin, et, après nombre de péripéties, les choses semblent être quelque peu rentrées dans l’ordre. D’abord, il y a eu le coup d’éclat d’il y a deux dimanches, quand les responsables du centre de contrôle mécanique de Hadeth (pour Beyrouth et le Mont-Liban), ont été interpellés par les forces de l’ordre, sur instruction du ministre de l’Intérieur Élias Murr, suite à la multiplication des plaintes des citoyens obligés de se retrouver durant de longues heures dans des files d’attente, parce que les postes de contrôle n’étaient pas tous ouverts. Pourquoi ce tour de force, à quoi a-t-il servi et quelles sont les mesures prises pour réduire les files d’attente dans les centres de contrôle mécanique où affluent des milliers d’automobilistes chaque mois ? Farjallah Srour, directeur général du trafic, affirme à L’Orient-Le Jour que « les files d’attente ont disparu à la suite des mesures prises par le ministère de l’Intérieur ». Une visite au centre permet de constater qu’en effet, le temps d’attente pour l’obtention du ticket d’entrée, le paiement du forfait ou la réclamation du résultat du test a considérablement diminué et que les files d’attente ont pratiquement disparu, malgré l’affluence importante. La raison en est simple : alors que, lors d’un précédent passage en janvier, nous n’en avions compté que trois, les guichets d’accueil se sont multipliés aujourd’hui, « l’objectif étant de vingt guichets bientôt », souligne M. Srour. L’un des guichets est réservé aux chauffeurs de camions, d’autres aux automobilistes qui effectuent leur premier passage au centre, d’autres encore à ceux qui se présentent pour la deuxième fois. Une dame qui a fait subir à sa voiture le test mécanique se déclare « impressionnée et surprise par l’organisation». Elle se plaint seulement des «critères trop pointus». «J’ai fait réparer ma voiture, et cela m’a coûté soixante dollars», raconte-t-elle, remarquant que «les autorités doivent être aussi exigeantes envers elles-mêmes pour l’entretien des routes, surtout celle qui mène à ce centre, qu’ils ne le sont avec nous pour l’entretien de nos voitures.» Une intervention aussi musclée et médiatisée auprès des responsables du centre était-elle nécessaire ? « Personne n’a le droit de gaspiller le temps du citoyen et de nuire à sa dignité, ni la société FAL (responsable du projet) ni personne d’autre», insiste M. Srour. Et si cela s’appliquait aux différentes administrations de l’État?... Il poursuit: «Ce jour-là, seuls quatre des vingt postes de contrôle étaient ouverts, alors que le nombre de voitures à examiner ne dépassait pas les 200. Ce nombre de véhicules devait être expédié en quelques minutes si tous les postes avaient été ouverts.» Des critères «minimum» M. Srour rappelle que les centres sont ouverts tous les jours de la semaine, dimanche inclus, de 7h à 19h. « J’encourage fortement les automobilistes à se conformer au calendrier prévu, donc à ne pas se présenter un ou plusieurs mois à l’avance», poursuit-il. «Je les appelle aussi à ne pas arriver au centre avant l’heure d’ouverture, parce que cette perte de temps est inutile. Qu’ils se souviennent qu’il est également ouvert l’après-midi et qu’il ne sert à rien de se presser. Si toutes ces consignes sont respectées, il n’y a absolument aucune raison d’avoir des retards.» Un seul centre à Hadeth suffit-il pour absorber le parc automobile du Mont-Liban et de Beyrouth ? « Avec ses vingt postes de contrôle, le centre peut accueillir plus de 3000 voitures par mois, sans compter les dimanches», estime-t-il. Les plaintes des automobilistes ne se sont pas limitées aux files d’attente, mais aussi à l’interminable liste de critères exigés, que d’aucuns ont considéré comme « dignes de la Suisse », après des décennies d’absence de l’État dans ce domaine. M. Srour considère que ce constat est grandement exagéré : « Ce que nous exigeons se limite vraiment au minimum. » Il s’explique : « Les points examinés dans la voiture sont au nombre de 132. Toutefois, selon une décision du ministre de l’Intérieur datant du 31 décembre 2003, les défauts qui feraient échouer la voiture au test mécanique se regroupent sous quelques grands titres : les signes de reconnaissance du véhicule (plaque d’immatriculation, numéro de chassis...), les phares, les pneus, les essuie-glace, les freins et les émissions de CO. Ce ne sont pas des exigences impossibles. C’est la moindre des choses que les véhicules soient conformes à leur description sur le papier et répondent aux normes de sécurité minimales, et que leurs freins ne menacent pas de lâcher à tout instant par exemple. » Et les émissions de CO? Beaucoup se plaignent de ne pas savoir où faire réparer ce point précis au Liban. « Les mécaniciens bien équipés savent régler ce genre de problèmes », souligne M. Srour. «D’ailleurs, nous avons élevé le taux minimum toléré d’émissions de CO et il correspond actuellement à la situation de la majorité des véhicules.» Théoriquement, les automobilistes peuvent passer le test indéfiniment. Mais il est certain, selon M. Srour, que les voitures en très mauvais état finiront par disparaître de la circulation. « Le contrôle technique est une réalisation nationale et les gens vont s’en rendre compte dans un an », affirme-t-il. Le mois dernier, le ministère de l’Intérieur avait avancé le taux de 30% d’échec des voitures au premier passage. Maintient-il ce chiffre ? « Il faut faire la différence entre l’échec au premier passage (ou même au second) et l’échec total d’une voiture qui devra être interdite de circulation », fait-il remarquer. « J’estime qu’en fin d’année, nous aurons de 10 à 12% d’échecs totaux et de 25 à 30% de véhicules qui auront requis plus d’un passage, généralement pas plus de deux.» Interrogé sur le paiement de la taxe mécanique, il affirme, contrairement à ce qui avait été annoncé, que la liste des tarifications n’attendra pas le vote du budget pour être rendue publique. « La décision dans ce domaine revient aux ministères de l’Intérieur et des Finances », explique-t-il. « Depuis la décision n°65 datée du 26 janvier 2004, il est possible de payer au service de mécanique. Mais ce n’est pas encore le cas dans les banques. En fait, c’est le ministère des Finances qui doit retirer la liste des montants et les vignettes du service mécanique afin de les transmettre aux banques. Le retard provient donc de lui. » Et les personnes qui doivent s’acquitter de leur taxe mécanique durant les deux premiers mois de l’année ? « Il est évident qu’aucune amende ne leur sera imposée », assure M. Srour. Il précise également que les montants de la taxe mécanique resteront inchangés cette année. À la question de savoir à qui appartient la société FAL, M. Srour ne donne pas de très amples détails, se contentant de dire que la société a un contrat de BOT avec l’État d’une durée de neuf ans, et qu’elle est née d’une joint-venture entre des actionnaires saoudiens, belges et libanais. La supervision est assurée par des Belges. Suzanne BAAKLINI
Le second mois de l’instauration du contrôle mécanique tire à sa fin, et, après nombre de péripéties, les choses semblent être quelque peu rentrées dans l’ordre. D’abord, il y a eu le coup d’éclat d’il y a deux dimanches, quand les responsables du centre de contrôle mécanique de Hadeth (pour Beyrouth et le Mont-Liban), ont été interpellés par les forces de...