Le Caire, de notre envoyé spécial Khalil FLEYHANE
Le chef de la diplomatie, Jean Obeid, a déclaré hier que les États-Unis ne pouvaient pas « exporter des régimes démocratiques » vers le Proche-Orient, dans une critique de leur projet de réformes dans la région.
Jean Obeid s’adressait à la presse à l’issue d’un entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak, avec lequel il a indiqué avoir évoqué le projet américain de réformes, la situation au Proche-Orient et la question irakienne. « Il est impossible d’exporter des régimes démocratiques préfabriqués vers le Proche-Orient et la démocratie est issue de la culture des peuples, sinon il ne s’agirait pas d’une démocratie saine », a-t-il affirmé. Ajoutant que « nous ne pouvons pas mener des réformes pour plaire à une partie déterminée ou nous abstenir de réformes de crainte d’une autre partie ». En outre, a poursuivi le locataire du palais Bustros, « le projet de grand Proche-Orient ne comporte aucune mention d’une solution globale et juste au conflit israélo-arabe et nous ne pouvons accepter un tel projet ».
Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa (avec lequel Jean Obeid s’était également entretenu avant-hier) et plusieurs responsables arabes ont déjà critiqué le vaste plan international élaboré par les États-Unis pour soutenir les réformes et la démocratisation au Proche-Orient, qui pourrait être lancé au sommet du G8 en juin. Jean Obeid a par ailleurs souligné avoir mis l’accent lors de son entretien avec le président Moubarak sur « le droit au retour des Palestiniens, qui ne peut être réalisé qu’avec l’instauration d’un État palestinien souverain, ce qui est lié à un règlement juste et global au Proche-Orient ». « Le président Moubarak nous a assurés de la position de l’Égypte soutenant le droit au retour et de son opposition à l’implantation des Palestiniens », a souligné le ministre des AE. Qui a indiqué avoir également évoqué avec le raïs égyptien « la nécessité que les Irakiens puissent rapidement gouverner leur pays eux-mêmes » et avoir passé en revue avec lui « l’action arabe commune à l’approche de la tenue du sommet de Tunis » fin mars.
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