Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Présidentielle - Aucun mauvais choix n’est permis Pour Bkerké, l’échéance est la plus importante depuis l’indépendance

Pour Bkerké, les circonstances font que le Liban se retrouve à la croisée des chemins. Sa destinée même étant en jeu, on doit considérer que la prochaine présidentielle est la plus cruciale depuis l’indépendance. Aucune erreur d’élection n’est donc permise. Le futur président devra remettre le pays sur les rails, diligenter le redressement dans tous les domaines. Il faut qu’il en soit vraiment capable. Qu’il inspire confiance aux Libanais en général, aux chrétiens en particulier. Sa prise en charge des affaires publiques devrait entraîner un début de sauvetage économique et financier. Et dès lors que la Syrie se pose en grand électeur, elle assume aux yeux du patriarcat maronite la responsabilité du choix requis. C’est dans ce cadre précis, c’est dans cette perspective à longue portée, à travers ce prisme, qu’il faut lire les récentes positions du patriarche. Il accueille certes favorablement les bons sentiments que la partie syrienne lui exprime ces derniers temps. Mais il prend soin de centrer ses réactions sur les constantes nationales qui prennent du reste en compte, bien évidemment, les facteurs de politique étrangère. Pour dire et répéter qu’il faut du concret, des actes et pas seulement de bonnes paroles. Une ligne de relations se juge à l’aune des résultats. Le premier se situe au niveau du choix d’un président de la République qui soit à la hauteur. Qui sache faire face aux crises, aux problèmes et aux défis de toutes sortes. Pour rétablir la confiance intérieure ou extérieure, et attirer les investisseurs. Mais une main seule n’applaudit pas, selon le dicton local. Qu’en serait-il du reste de la machine d’État ? Pour Bkerké, la réponse est simple : la présence d’un président à la hauteur déteindrait positivement sur l’ensemble du pouvoir. Par son exemple comme par ses directives, il entraînerait un changement de praxis. Passant par un gouvernement dont la composition serait à l’image de la présidence, marquée par la transparence, la probité et la compétence des ministres en place. Et cela se répercuterait ensuite sur la prochaine législature, qui serait enfin représentative, issue d’élections vraiment libres. D’ailleurs le premier objectif du nouveau président devrait être de faire élaborer une loi électorale juste, équilibrée, favorisant la représentation de proximité par le recours à la petite circonscription. L’électeur connaîtra ainsi son député, il n’y aura plus de parachutages, de listes préfabriquées imposées à la volonté populaire. Aux fins de réaliser enfin l’entente nationale, le président ferait promulguer une nouvelle loi d’amnistie de crimes de guerre, pour que le pays tourne cette page sombre de son histoire. Le Dr Samir Geagea serait libéré, le général Michel Aoun retournerait d’exil, chacun pouvant alors, s’il le souhaite, exercer une activité politique dans le respect des lois. À l’ombre de la devise ni vainqueur ni vaincu. Qui prendrait pleinement son sens politique, sous la houlette d’une présidence couronnant l’union nationale retrouvée. Quant aux relations avec la Syrie, elles devront se fonder sur une confiance réciproque entre égaux indépendants. Associés autour des intérêts communs et d’une stratégie déterminée de politique étrangère ou de défense. Il ne faut pas que le Liban soit gouverné à partir de Damas, tout comme la Syrie ne l’est pas à partir de Beyrouth. Une fois les rapports normalisés, assainis dans un esprit de partenariat sincère, la Syrie n’aura plus besoin de maintenir des troupes au Liban. Ni de s’immiscer dans les affaires intérieures de ce pays, pour soutenir la désignation d’un tel à la présidence du Conseil, faire nommer tel ministre plutôt que tel autre, parachuter tel candidat à la députation contre tel autre, etc. La Syrie saura en effet, une fois la confiance mutuelle établie sur des bases claires autant que solides, que tous les Libanais sont ses amis. Elle n’aura alors aucun mal à se tenir à égale distance de tous, à ne plus encourager les discriminations. Émile KHOURY
Pour Bkerké, les circonstances font que le Liban se retrouve à la croisée des chemins. Sa destinée même étant en jeu, on doit considérer que la prochaine présidentielle est la plus cruciale depuis l’indépendance. Aucune erreur d’élection n’est donc permise. Le futur président devra remettre le pays sur les rails, diligenter le redressement dans tous les domaines. Il...