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Actualités - OPINION

Sur les Campus L’USJ, l’AUB et l’UL, pour la mémoire et l’innovation

La « mémoire » et l’« innovation ». Deux thèmes récurrents dans la dynamique estudiantine, actuellement à la recherche de ses spécificités et de son identité, et qui est déterminée à ne pas rester uniquement confinée dans les contrées partisanes et le comportement traditionnel. Une dynamique qui cherche par ailleurs à créer des espaces de liberté sur les campus, pour promouvoir sans interruption la culture de la citoyenneté, du dialogue et de la société civile. La mémoire et l’innovation constituent l’essence d’un nouveau projet élaboré par des étudiants de différentes universités, en l’occurrence l’Université Saint-Joseph (USJ), l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et l’Université libanaise (UL) – parmi lesquels deux étudiants en économie, Ziad Gébrane (USJ) et Yalda Aoucar (AUB) – et intitulé « Le nouvel espace – innovation et mémoire ». Les deux étudiants définissent le projet comme « un cercle d’expression et de réflexion pour les étudiants, loin de toute pression familiale, partisane ou idéologique ». « Il est en effet inconcevable que l’analyse du mouvement estudiantin se base sur des mythes politiques et économiques que les dirigeants ont créés, et continuent de créer pour tromper l’opinion publique concernant la nature des véritables problèmes que connaît le pays », poursuivent-ils. Dans ce cadre, « Le nouvel espace – innovation et mémoire » se voudrait être « le berceau d’une nouvelle approche des étudiants, entendue et pensée comme étant en accord avec le passé réel du Liban et l’avenir probable que laisse présager la mondialisation ». Le projet a également pour objectif d’unir le corps estudiantin des différentes universités dans le but de favoriser un véritable échange culturel basé sur une réflexion sur les différents sujets d’actualité, ajoutent Ziad Gébrane et Yalda Aoucar, avant de souligner que « seuls la promotion de nouvelles idées et un travail de mémoire permettront de révolutionner la pensée des jeunes pour un meilleur avenir ». Quatre objectifs se dégagent ensuite du document de travail proposé par les deux futurs économistes : le renouvellement de la réflexion politique et, partant, de la classe politique, la démythification de la pensée, la formation des esprits, dans la mesure où l’université est avant tout « l’école de la vie », et le devoir de mémoire et la réconciliation avec le passé, sans lesquels l’édification d’un pays est « vouée à l’échec ». En d’autres termes, il s’agit, au niveau de la mémoire, de « démolir les préjugés, de démythifier le Liban et de se réconcilier avec le passé » et, sur le plan de l’innovation, d’« avancer de nouvelles discussions, d’imaginer de nouveaux enjeux et d’introduire de nouveaux intervenants ». En définitive, la fonction latente de cet espace est d’« être à la base d’un mouvement estudiantin, qui aura diversifié ses objectifs pour atteindre une cible plus élargie, qui aura approfondi sa réflexion sur les problèmes contemporains du pays, qui aura gagné en richesse grâce à l’interaction avec de nouvelles figures, et qui aura tiré les leçons de l’histoire », précise le document de travail. Concrètement, les deux thèmes « innovation et renouvellement de la pensée libanaise » et « devoir de mémoire et histoire libanaise » seront à la base de rencontres et de débats interétudiants, mêlant le politique à l’économique et au socioculturel. Concernant l’axe « innovation », un premier débat est prévu pour le 23 février, au campus des sciences sociales de l’USJ. Intitulé « l’aboutissement d’une focalisation unique sur la Syrie », il portera sur une autocritique de l’opposition. Le journaliste Paul Khalifé, rédacteur en chef de Magazine, dirigera le débat. D’autres débats sont prévus dans le courant de l’année : en mars, à l’UL, Charles Chartouny, professeur de sociologie, animera une causerie sur la culture de la différenciation au Liban, sous le titre « Existe-t-il un sentiment de différence économique, politique ou religieux dans notre pays ? » En avril, le professeur Farid el-Khazen, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, dirigera à l’AUB un débat sur le thème du rôle culturel au XXIe siècle, sur le thème : « Est-ce que les cultures supranationales (religions, francophonie...) ont pris le relais des nations ? » Enfin, en mai, à l’USJ, notre collaborateur José Jamhoury, journaliste à L’Orient-Le Jour, animera une causerie sur l’avenir du mouvement estudiantin, sous le titre « Confrontation entre les amicales estudiantines et les étudiants ». Trois rencontres sont par ailleurs prévues dans le cadre de l’axe « mémoire ». La première, avec Amal Makarem, responsable de l’association Mémoire pour l’avenir, vise à évoquer le rôle des étudiants dans la perception de la guerre aujourd’hui. La deuxième, avec Véronique Rugierrello, journaliste et auteur de l’ouvrage Khiam, prison de la honte, portera sur le rôle des étudiants dans le travail de mémoire, au sujet de la réinsertion des anciens détenus dans les prisons israéliennes. La troisième, avec Zaven Koujoumdjian et Hayat Karanouh, auteurs du livre Lebanon Shot Twice, traitera du rôle de l’art dans le travail de mémoire. La dernière rencontre, avec Wadad Halwani, présidente du comité des disparus, ou Ghazi Aad, président de l’association Solide, portera sur le rôle des étudiants au sujet de la mémoire des disparus de guerre. Michel HAJJI GEORGIOU
La « mémoire » et l’« innovation ». Deux thèmes récurrents dans la dynamique estudiantine, actuellement à la recherche de ses spécificités et de son identité, et qui est déterminée à ne pas rester uniquement confinée dans les contrées partisanes et le comportement traditionnel. Une dynamique qui cherche par ailleurs à créer des espaces de liberté sur les campus,...