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Municipales - Chamoun candidat à sa propre succession à Deir el-Qamar Tentatives « sérieuses » pour former une liste anti-Hariri à Beyrouth

L’unique membre opposant au Premier ministre Rafic Hariri au sein du conseil municipal de Beyrouth, Abdel Hamid Fakhoury, a révélé hier que des « tentatives sérieuses » étaient menées actuellement en vue de former un front beyrouthin élargi qui s’opposerait à la liste défendant les couleurs du chef du gouvernement lors des élections municipales du printemps prochain. Interrogé par l’agence de presse al-Markaziya, M. Fakhoury, qui conduisait la liste de l’opposition à M. Hariri au scrutin de 1998, n’a pas voulu identifier les parties qui ont entrepris ces tentatives, se contentant d’indiquer que le front en vue comprendrait des « familles et des pôles d’influence beyrouthins ». Selon des informations qui circulent ces jours-ci dans la capitale, il semblerait que certaines familles sunnites beyrouthines traditionnelles effectuent actuellement des contacts avec les milieux de l’opposition chrétienne dans le but de former une liste bénéficiant d’une certaine force face aux candidats du Premier ministre. Ces prémisses de bataille électorale sont venues se superposer à la polémique qui a resurgi au cours des dernières semaines à propos des prérogatives comparées du conseil municipal, traditionnellement présidé par un sunnite, et du mohafez de Beyrouth, poste généralement dévolu à un grec-orthodoxe. Les amis de M. Hariri réclament un rééquilibrage des pouvoirs au bénéfice de la municipalité, ce que contestent les partisans d’un mohafez fort, en arguant des impératifs de la coexistence. Le Premier ministre a tenté de contourner l’impasse en proposant que la présidence du conseil municipal soit confiée aux deux communautés par voie de rotation, mais cette proposition semble loin de rassurer certains milieux chrétiens, qui craignent un accroissement de la mainmise du Premier ministre. Les partisans de ce dernier s’en défendent, rappelant que, lors du scrutin de 1998, le chef du gouvernement n’était pas intervenu sur le choix des douze candidats chrétiens sur sa liste, demandant à l’ancien ministre Fouad Boutros de s’en charger. Interrogé hier par la LBCI, Walid Eido, député haririen de Beyrouth, a d’ailleurs souligné que le camp du Premier ministre était attaché au maintien du principe de l’égalité parfaite entre conseillers municipaux chrétiens et musulmans (12/12). Pour en revenir aux propos de M. Fakhoury, seul membre de la liste d’opposition en 1998 à avoir été élu, il a souligné que le front envisagé serait à même (s’il remportait les élections) de « redonner à l’action municipale sa nature authentique ». « Après les élections, il est normal que le rôle de la municipalité soit centré sur le développement de la ville. Or, actuellement, ce n’est pas le cas, parce que le conseil municipal est orienté politiquement et soumis à la domination du Premier ministre », a-t-il souligné. « Le but, a-t-il dit, est de sortir de la dualité du “Beyrouth intra-Solidere et du Beyrouth extra-Solidere”. Ce qu’il faut, c’est la renaissance de toute la ville. » Reconnaissant que la liste formée par M. Hariri en 1998 était « le résultat d’un consensus entre divers partenaires beyrouthins », il a cependant estimé que « dès le lendemain du scrutin, le conseil municipal est devenu à connotation exclusivement haririenne, les autres influences ayant disparu ». Interrogé sur l’identité des partenaires démarchés pour former la liste qu’il conduirait, M. Fakhoury s’est refusé à toute précision, déclarant seulement : « Nous n’excluons personne. » Hors de Beyrouth, le chef du PNL, Dory Chamoun, a annoncé hier qu’il se représentait à la tête du conseil municipal de Deir el-Qamar. Invité de l’émission du matin de la LBCI, Nharkom Saïd, M. Chamoun a estimé que les résultats des municipales « ne seront pas favorables au pouvoir ». « Le peuple va profiter de ce scrutin pour faire connaître son opinion », a-t-il dit. L’opposition « ne prétend pas qu’elle va rafler toute la mise. L’essentiel est que nous démontrions par le biais des municipales jusqu’à quel point nous pouvons adopter une politique unique », a ajouté M. Chamoun, affirmant qu’il se considérait l’allié de « tous les opposants, le CPL (aouniste) ou les autres ». « Si nous réussissons à enregistrer des percées en faisant élire des opposants dans la plupart des municipalités, cela illustrerait le ras-le-bol à l’égard du pouvoir », a-t-il dit, estimant qu’un tel résultat sur le terrain aurait un impact certain sur l’élection présidentielle. À la question de savoir à combien il évaluait les risques d’ajournement des élections municipales, M. Chamoun a répondu : « Omar Karamé parle de 50/50. Moi, je dirais 75 % pour le maintien et 25 % pour le report. » Pour lui, la deuxième option serait « un acte stupide ». Estimant que sa présence à la tête de la municipalité de Deir el-Qamar a « eu des conséquences positives sur la localité et la région », le chef du PNL a assuré qu’il comptait se représenter et affirmé ne pas craindre de ne pouvoir se présenter aux législatives. « Je ne considère pas comme un honneur de faire partie d’un Parlement qui falsifie la volonté des gens et qui est syrien », a-t-il lancé, indiquant qu’il pourrait réexaminer la question « lorsqu’il y aura une loi normale qui ne stipule pas qu’un édile doit avoir démissionné depuis deux ans ou même six mois pour pouvoir se présenter aux législatives, alors même qu’un ministre peut être aussi un député ».
L’unique membre opposant au Premier ministre Rafic Hariri au sein du conseil municipal de Beyrouth, Abdel Hamid Fakhoury, a révélé hier que des « tentatives sérieuses » étaient menées actuellement en vue de former un front beyrouthin élargi qui s’opposerait à la liste défendant les couleurs du chef du gouvernement lors des élections municipales du printemps...