Dossier régional Mutisme prudent à Beyrouth au sujet du projet de « Grand Moyen-Orient »

Les hauts responsables au palais Bustros observent un mutisme prudent au sujet du projet américain de « Grand Moyen-Orient », évoqué récemment par le secrétaire d’État, Colin Powell, et dont les grandes lignes ont été rapportées par le Washington Post. Cette initiative vise à initier une vaste opération de réformes politiques et économiques au Moyen-Orient. Les milieux du palais Bustros soulignent sur ce plan que Beyrouth n’est pas tenu de commenter au stade actuel le projet en question, dans la mesure où le gouvernement n’en a pas été encore informé officiellement. L’Administration Bush souhaiterait à ce propos consulter au préalable les pays de l’Union européenne afin d’aboutir à une mouture finale du projet. M. Powell a déjà discuté de cette initiative avec le chef du Quai d’Orsay, Dominique de Villepin. Le document en gestation, avalisé ainsi par Washington et l’UE, serait alors soumis aux pays arabes. Cette démarche auprès des dirigeants de la région n’aurait pas lieu avant l’été prochain, le temps que le projet soit discuté au sommet des pays industrialisés (G8) en juin et au sommet de l’Alliance atlantique qui se tiendra en été à Istanbul. Visite discrète au Liban de deux responsables américains L’agence de presse al-Markaziya rapporte que deux responsables américains, en charge notamment du dossier de la sécurité en Irak, sont venus au Liban le week-end dernier et y ont entrepris un certain nombre de contacts loin de toute publicité médiatique. Les entretiens des deux responsables, dont l’identité n’a pas été révélée, ont porté notamment sur les questions de sécurité au Liban et, plus précisément, sur les aspects touchant à la sécurité dans la région, indique al-Markaziya, ajoutant que les thèmes politiques intérieurs et régionaux ont également été abordés. Selon l’agence, les deux responsables américains font partie d’une équipe chargée par l’Administration américaine d’une mission d’information sur la situation sécuritaire au Proche et au Moyen-Orient et qui doit remettre un rapport sur cette mission. La Markaziya ne précise pas qui ces deux enquêteurs ont rencontré au Liban, indiquant seulement qu’il s’agit de responsables concernés par les questions de sécurité.