Opposition Les propositions de Damas à Sfeir, de la poudre aux yeux, affirme le BCCN

Le Bureau central de coordination nationale (BCCN) a estimé hier qu’il était « dangereux » de demander au patriarche maronite de se rendre en visite à Damas pour obtenir la satisfaction de certaines revendications libanaises. « Les Libanais acquièrent leurs droits sur leur territoire, dans leur patrie, aussi longtemps qu’il leur faudra attendre, sans supplier quiconque. Le patriarche est conscient de la réalité de la situation, et il est loin d’être grisé par les flots de compliments. Les précédentes expériences de Bkerké dans le domaine constituent la meilleure preuve que tout ce qui est proposé n’est que de la poudre aux yeux, ou bien une fuite en avant, en attendant la fin des pressions sur la Syrie », a indiqué le BCCN dans un communiqué. « Si toutefois les intentions sont bonnes, et que le régime syrien accomplit ce à quoi le peuple libanais aspire, à savoir le retrait de ses troupes, et le rétablissement de la souveraineté, de l’indépendance et de la libre décision, la visite du patriarche viendra à point nommé pour mettre l’accent sur les bonnes relations entre les deux pays voisins », a-t-il souligné. « Les entretiens saisonniers du président syrien avec les personnalités libanaises qui gravitent dans l’orbite syrienne ressemblent à la situation de celui qui dialoguerait avec lui-même pour entendre ce qui lui fait plaisir et écouter l’écho de ses propres idées. Le véritable dialogue doit être tenu avec les souverainistes, qui s’opposent à la présence, à l’hégémonie et à la mainmise syriennes sur la décision libanaise. Ces derniers sont en conflit avec la Syrie sur la politique adoptée au Liban et s’opposent à ses interventions continuelles dans les affaires libanaises, petites ou grandes », a ajouté le communiqué. Le BCCN a enfin demandé au régime syrien de libérer les détenus libanais dans les prisons syriennes, ce qui serait « un signe de bonne volonté de Damas pour tourner la page du passé ». Hindi appelle les USA et la Syrie à « mettre fin à leur entente au détriment du Liban » Ancien conseiller politique du leader des Forces libanaises, Samir Geagea, et membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, M. Toufic Hindi a appelé hier « les États-Unis et la Syrie à mettre fin une fois pour toutes à leur entente sur la tutelle syrienne au Liban, et qui se fait au détriment de l’État libanais ». « Cette entente est toujours en vigueur, malgré la crise grave qui touche les relations syro-américaines », a-t-il indiqué. M. Hindi a plaidé pour une « libanisation » des échéances électorales, dans le sens où il faudrait, selon lui, que « les Libanais puissent choisir leurs responsables en toute liberté et s’autogouverner ».