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Lettre ouverte

La tragédie de Cotonou remonte déjà à un mois et l’enquête semble encore piétiner, ne parvenant pas à identifier les propriétaires de l’avion et réclamant vainement des documents officiels en provenance de Guinée. De même, sur le plan des indemnités, les proches des 130 victimes libanaises n’ont reçu jusqu’à présent que de vagues promesses. Pour toutes ces raisons, mais aussi surtout pour comprendre ce qui s’est passé et obtenir que les coupables soient punis, M. Zouheir Fadoul el-Achkar, qui a perdu quatre membres de sa famille dans le crash et qui avait lancé l’idée d’un comité des parents des victimes, adresse aujourd’hui une lettre ouverte au président de la République. « Monsieur le Président, J’ai perdu quatre membre de ma famille dans le crash de l’avion de Cotonou le 25 décembre 2003 et mes propos ont de ce fait un caractère poignant. C’est un père qui s’adresse à un père, un père éploré qui s’adresse au chef de l’État libanais. Je tiens d’abord à vous remercier d’avoir été si proche des familles des victimes lors de l’arrivée des dépouilles au Liban, et j’ai la conviction que votre soutien ne leur fera jamais défaut. Les autorités judiciaires ont été saisies de l’affaire du crash et l’on parle déjà de dédommager les familles. Mais les dommages-intérêts n’ont jamais rendu à quelqu’un l’affection des siens. Si, au nom des disparus, je réclame l’application de la loi dans toute sa rigueur, c’est afin que les responsables soient châtiés. La négligence grave de ces derniers constitue un délit relevant du droit pénal. Leur condamnation servirait d’exemple pour que des actes aussi criminels ne se répètent pas. Je fais confiance à la justice libanaise ; je crains cependant les lenteurs de la procédure. Si aujourd’hui tout le Liban est en deuil et que le peuple a poussé très fort des clameurs d’indignation, qu’en sera-t-il dans quelques années ? Qui se souviendra alors de ceux que le malheur accable aujourd’hui ? « Justice delayed is justice denied », et toute justice qui tarde à se prononcer n’est que parodie de justice. Pour ces raisons, je m’adresse à vous, Monsieur le Président, et je vous adjure de veiller à ce qu’une commission d’investigation, réunissant des experts indépendants et disposant des pleins pouvoirs, soit constituée. Cette commission aurait la tâche de dire la vérité dans les délais les plus stricts afin que justice se fasse. C’est la vérité et la justice que nous devons aux disparus et à leurs familles. La réputation du Liban comme État de droit est en jeu. Et pour conclure, je ne puis qu’ajouter avec une voix qui tremble d’émotion : puissiez-vous ne jamais connaître la perte d’êtres chers. »
La tragédie de Cotonou remonte déjà à un mois et l’enquête semble encore piétiner, ne parvenant pas à identifier les propriétaires de l’avion et réclamant vainement des documents officiels en provenance de Guinée. De même, sur le plan des indemnités, les proches des 130 victimes libanaises n’ont reçu jusqu’à présent que de vagues promesses. Pour toutes ces...