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MIDEM - Ouverture de la 38e édition à Cannes Le disque face à la crise

Quelque 9 000 professionnels de l’industrie musicale et des stars ont inauguré hier à Cannes (Alpes-Maritimes) le 38e MIDEM (Marché international du disque et de l’édition musicale), le rendez-vous majeur d’un domaine en plein bouleversement. S’est tenue hier la 5e édition du MIDEMNET, axé sur les nouvelles technologies, en partie à l’origine des problèmes auxquels sont confrontés depuis une dizaine d’années les industriels du secteur. La crise du disque, expression que retiennent les professionnels, n’est pas une crise de la musique, celle-ci n’ayant jamais été présente chez les consommateurs, que ce soit via le spectacle vivant (les concerts, aux États-Unis comme en France, marchent très bien), la radio, les nouveaux médias et, dernière trouvaille, les sonneries musicales des mobiles. « Ce secteur, note ainsi Jérôme Roger, directeur général de l’Union des producteurs phonographiques français indépendants (UFPI), représente désormais en Grande-Bretagne un chiffre d’affaires équivalent à celui des singles. » « Le paradoxe, c’est qu’il n’y a jamais eu autant de musique, mais il faut qu’elle trouve d’autres ressources », déclare Dominique Leguern, directrice du MIDEM. Après avoir connu une douzaine d’années de croissance ininterrompue à partir du milieu des années 1980 et le développement du CD, les maisons de disques ont vu cet âge d’or bousculé par l’arrivée des nouveaux modes de diffusion, en particulier Internet. Une piraterie dite domestique qui vient s’ajouter à la contrefaçon de disques, fléau aujourd’hui relativement stabilisé. Un disque sur trois vendus dans le monde est un pirate, mais la contrefaçon à échelle industrielle se cantonne principalement à quelques zones (continent sud-américain, certains pays d’extrême-Orient). Un sujet de préoccupation beaucoup plus important La diffusion de la musique sur la Toile constitue un sujet de préoccupation beaucoup plus important pour les maisons de disques, qui ont vu une génération d’auditeurs (la tranche 15-25 ans est la principale consommatrice de musique) s’habituer à la gratuité grâce au téléchargement. « Toutes les études montrent de façon irréfutable que la baisse des ventes de disques épouse étroitement le développement du haut débit », remarque Pascal Nègre, PDG de Universal Music France (groupe Universal, numéro un mondial). Pourtant, l’IFPI (International Federation of the Phonographic Industry) assure, dans un rapport présenté à Londres, que les efforts pour combattre le piratage donnent des résultats. « Pour la première fois, 2004 verra une migration importante des consommateurs des sites (de téléchargement) illégaux vers les sites légaux », selon ce rapport. Entre avril 2003 et la fin de l’année, le piratage aurait diminué de 20 %, se félicite l’IFPI. La France, qui jusqu’alors avait échappé à la crise, a enregistré en 2003 un recul de son marché discographique de 14 à 15 %, selon le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP). Une crise encore plus aiguë en Allemagne où la baisse est de 45 % en trois ans. Lueur d’espoir en revanche aux États-Unis, où, selon l’institut Nielsen Soundscan, si 2003 a vu un recul de 3,6 % des ventes de disques (après déjà deux années de baisse), le quatrième trimestre a été marqué par une hausse de 4,7 % des ventes. « Ce qui a conduit certains décideurs à proclamer qu’on ne pourra descendre plus bas », écrit Billboard, l’hebomadaire professionnel.
Quelque 9 000 professionnels de l’industrie musicale et des stars ont inauguré hier à Cannes (Alpes-Maritimes) le 38e MIDEM (Marché international du disque et de l’édition musicale), le rendez-vous majeur d’un domaine en plein bouleversement.

S’est tenue hier la 5e édition du MIDEMNET, axé sur les nouvelles technologies, en partie à l’origine des problèmes auxquels...