HOMMAGE À ÉLIE CHAOUL

« Profitez... le bonheur est fuyant » Vendredi dernier, Élie Chaoul a été assassiné en son domicile d’Achrafieh. Ses funérailles ont été célébrées avant-hier dimanche en l’église Saint-Maron d’Achrafieh, et à cette occasion, Maya Trad a lu un texte que tous ses amis ont écrit ensemble, en hommage à celui qu’ils appelaient Loulou. Et qu’ils ont souhaité voir publié dans L’Orient-Le Jour - un journal que lisait et qu’aimait Loulou. « Loulou... C’est ainsi que nous tous qui t’aimons aimons t’appeler. Toi pour qui le plus grand bonheur est de nous voir tous réunis, nous voilà tous réunis avec toi une dernière fois. Tu aimais qu’on soit tous toujours là autour de toi, tu disais que rien ne comptait davantage pour toi que ta famille et tes amis. Des amis, nous le sommes pour toi chacun à sa manière, parce que toi seul savais rendre chacun de nous spécial. Toi le conseiller, le meilleur ami, tu as eu pour chacun de nous un mot dont on se souviendra toujours. Avec ton don de raconter mille fois la même histoire, d’enflammer le débat jusqu’à nous exaspérer, tu as tant et si bien tourné en dérision les choses les plus graves en les rendant futiles qu’on a du mal à pleurer. Nos plus grands fous rires, on te les doit. Nos soirées les plus mornes s’égayaient grâce à toi : une sacrée imitation de Sheila, un petit accent québécois, un portrait acerbe de nous tous et des autres, une sensibilité exceptionnelle pour dire tout haut et très bien ce que tout le monde pensait tout bas, sans oublier ton énergie débordante et ta voix qui chantait avec insistance les tubes les plus populaires, tes coups de fil nocturnes pour nous entraîner au cinéma ou ailleurs, et tes projets bouillonnants, de l’écriture au théâtre, de Sukleen au Feng Shui, en passant par la Joconde que tu n’as pas fini de faire frisotter... Cette situation-là, on ne la comprend pas bien. La vie, la mort, toutes ces choses-là, toi seul savais nous en parler, lorsque tu disais : “ Profitez, fuyez, le bonheur est fuyant ”... La vieillesse, tu n’en voulais pas, et elle n’a pas voulu de toi. Toi qui disais de tout : “ C’est mer-veilleux ”... Il est merveilleux pour nous de t’avoir connu. On t’aime, tu sais... Beaucoup. » Tes amis