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Actualités - CHRONOLOGIE

Des laboratoires fiables et un partenariat avec le citoyen, deux conditions pour le succès du Conseil national de l’alimentation Hamadé annonce la création d’un organisme de contrôle de la qualité des produits

La réforme du secteur agroalimentaire du Liban prévoit principalement la promulgation d’une loi, dont les clauses permettront à cette industrie de se conformer aux standards internationaux. «L’objet de la loi en gestation, de l’autorité de l’institution qui va être créée et de la campagne de sensibilisation que nous avons lancée concerne essentiellement la “sécurité” des aliments que nous achetons, consommons et digérons, explique M. Marwan Hamadé, ministre de l’Économie et du Commerce. Il n’est pas question, dans nos conventions, de sécurité alimentaire dans le sens d’approvisionnement des marchés ou d’autarcie en matière d’aliments de consommation, car le problème au Liban ne se situe pas à ce niveau. La famine ne guette point le pays, qui est ouvert à toutes les sources d’approvisionnement et qui importe l’essentiel de ce qu’il consomme, ce que reflète d’ailleurs cruellement le déficit de notre balance commerciale.» «Si le Libanais n’a pas faim, par contre il a encore peur, ajoute-t-il. Peur d’acheter un produit périmé, une viande avariée, de laitages non conformes, des légumes ou des fruits imprégnés ou regorgeant de pesticides. C’est à ce niveau qu’il s’agit de le rassurer par la nouvelle loi, dont la rédaction approche de la phase finale et à laquelle ont été associés les facultés de santé publique des principales universités du pays, les ONG et les syndicats concernés, ainsi que des représentants de l’Unido et des ministères de l’Économie, de l’Industrie, de l’Agriculture et de la Santé.» Cette nouvelle loi, «que nous espérons faire promulguer avant l’été prochain, en raison du retard pris par le débat sur le budget et des discussions qui seront probablement longues et détaillées dans le cadre des commissions parlementaires de la Santé, de la Justice, de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie», organisera le secteur de l’industrie agroalimentaire de manière à ce qu’il soit adapté aux normes internationales. «Si nous parvenons, dans trois ou quatre mois, à obtenir le texte final, nous passerons immédiatement à la création de l’autorité appelée le Conseil national de l’alimentation où tous les partenaires seront associés et qui détiendra, par le biais du ministère du Commerce et des instances répressives et judiciaires, les moyens de contrôler la qualité et de réprimer les fraudes, précise M. Hamadé. Cette autorité sera largement autonome, avec un budget qui lui est propre et aura pour mission d’appliquer la nouvelle loi.» Le consommateur doit assumer sa part de responsabilité Réussira-t-elle là où les autres ont échoué? «Deux conditions seront à mon avis essentielles à son succès, répond M. Hamadé. D’une part, la collaboration avec des laboratoires dignes de ce nom, capables de nous renseigner rapidement, d’orienter notre démarche, de réguler la qualité des produits aux différentes phases, de la production à la consommation, en passant par le transport, la conservation, la présentation et la vente; et enfin de délivrer des certificats fiables tant pour la consommation intérieure que pour l’exportation. Je compte beaucoup sur l’assistance européenne pour cette mise à niveau qualitative de l’alimentation destinée aux Libanais, mais aussi pour la promotion de nos produits sur le marché extérieur, à commencer par l’Europe qui s’ouvre enfin à nous.» D’autre part, il s’agit, selon le ministre de l’Économie, d’établir un véritable partenariat avec le citoyen qui sera appelé à contrôler lui-même ce qu’il achète, à révéler les fraudes sans crainte ni complaisance et à se mettre en contact avec les ONG de protection du consommateur. «En réalité, nous ne recrutons pas des indics, souligne-t-il. Mais nous invitons les gens, à travers les administrations transparentes, qui seront incarnées par la nouvelle autorité alimentaire, à rapporter ce qui leur paraît constituer une menace pour leur propre sécurité alimentaire, c’est-à-dire en définitive pour leur santé et celle de leurs enfants. La campagne de sensibilisation s’articulera sur ce double besoin de connaissance et de contrôle.» Et M. Hamadé de poursuivre: «Nous inviterons les acheteurs à contrôler les dates d’expiration, la composition des aliments et l’origine de ceux-ci. Pour cela, il faudra bien sûr multiplier les décrets et les arrêts d’application de la loi, afin que les étagères et les réfrigérateurs des magasins que nous fréquentons ne recèlent plus que des aliments bien exposés, bien conservés et bien expliqués.» «Savoir ce que l’on achète est la première condition du succès de l’opération sécurité alimentaire, constate-t-il. Bien que notre ministère ne soit concerné que par la phase finale de la protection du consommateur, à savoir la qualité du produit au moment de la vente, il est à mon avis responsable de toute enquête en amont qui permettrait aux autres autorités concernées de remonter les filières pour qu’il n’y ait pas d’à peu près et de peut-être dans la qualité, qu’il n’y ait pas de confusion comme c’est le cas aujourd’hui dans la répartition des responsabilités. Celles-ci seront rassemblées sous la houlette d’un seul organisme dont les cadres et les exécutants devront être recrutés loin des considérations qui ont pollué jusqu’ici l’Administration libanaise et de ce fait même, les produits qu’elle contrôle.» Et M. Hamadé de conclure: «La sensibilisation commence dès maintenant par une campagne publicitaire et par le fait que le Service de la protection du consommateur va redoubler ses activités, encore qu’à mon avis les responsabilités ne seront pleinement assumées qu’avec la promulgation de la loi et la création de l’administration supérieure de l’alimentation.»
La réforme du secteur agroalimentaire du Liban prévoit principalement la promulgation d’une loi, dont les clauses permettront à cette industrie de se conformer aux standards internationaux.
«L’objet de la loi en gestation, de l’autorité de l’institution qui va être créée et de la campagne de sensibilisation que nous avons lancée concerne essentiellement la...