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Actualités - CHRONOLOGIE

Suspension et interdiction, les deux mamelles du CNA

Difficile d’imaginer plus lourd que la plaisanterie diffusée jeudi soir par la chaîne LBC, dans le cadre de son émission Basmat Watan. Et pourtant, le CNA a relevé le défi et s’en est brillamment tiré. Au lieu de se contenter d’une recommandation ferme, invitant les médias libanais à éviter ce genre de procédé, surtout dans le contexte actuel et sans un prétexte du genre « Premier avril », qui aurait pu en atténuer l’impact, il a tout bonnement recouru à la seule logique dont il est capable : recommander la suspension du programme à défaut d’une interdiction totale, qui sont les seules options existant dans son répertoire. Le canular, d’aussi mauvais goût soit-il, justifie-t-il une telle sanction ? Dans un pays qui prétend protéger les libertés, notamment celle de la presse, au point d’avoir créé un Conseil national de l’audiovisuel, dont la mission officielle est de veiller sur les chaînes de télévision, tout en essayant de les empêcher de violer certains principes d’éthique, on aurait pu songer à une autre solution, plus nuancée et sans doute plus civilisée. Mais c’était trop demander à nos experts en ciseaux et autres censures, toujours prêts à aller encore plus loin que ce qui leur est demandé et à faire preuve d’un zèle inégalable dès qu’il s’agit de condamner, de défendre, d’interdire et de sanctionner. D’ailleurs, heureusement qu’il arrive de temps en temps des crises de ce genre pour qu’on se souvienne de leur existence, mais lancer une réflexion sur le rôle des chaînes de télévision, créer un climat favorable pour une liberté responsable, bref, tout ce qui pourrait constituer l’essentiel des fonctions d’un CNA, ils n’en ont cure, trop occupés à éviter de réagir, à moins d’y être contraints. Comme ce fut le cas hier. Et si leur hâte permet de supposer que la suspension de ce programme satirique arrange trop bien certaines instances politiques, cela ne les dérange pas non plus. La crédibilité, les institutions libanaises semblent y avoir renoncé depuis longtemps. Scarlett HADDAD
Difficile d’imaginer plus lourd que la plaisanterie diffusée jeudi soir par la chaîne LBC, dans le cadre de son émission Basmat Watan. Et pourtant, le CNA a relevé le défi et s’en est brillamment tiré. Au lieu de se contenter d’une recommandation ferme, invitant les médias libanais à éviter ce genre de procédé, surtout dans le contexte actuel et sans un prétexte du...