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Actualités - CHRONOLOGIE

Audiovisuel - Le ministre de l’Information appelle les médias à respecter la loi Le programme « Basmat Watan » diffusé par la LBCI serait suspendu pour quatre semaines

Le Conseil national de l’audiovisuel (CNA) a décidé de suspendre le programme satirique Basmat Watan diffusé tous les jeudis soir par la LBCI. Le président de l’organisme Abdelhadi Mahfouz, qui a indiqué qu’il soumettra la demande au ministre de l’Information, Michel Samaha, et au Conseil des ministres, a précisé que la durée de la suspension était laissée à la discrétion de M. Samaha. Selon des sources proches du ministre de l’Information, le programme serait suspendu durant quatre semaines. M. Mahfouz, qui avait présidé une réunion extraordinaire du CNA hier après-midi pour discuter des mesures à prendre à l’encontre de la chaîne, a souligné que « les mesures ont été prises pour préserver la crédibilité des médias audiovisuels et la liberté de l’information ». Le président du CNA a noté que « le contenu du programme a contrarié le public », dénonçant « l’ambiguïté de la nouvelle annoncée par un journaliste sérieux et selon laquelle un événement grave s’était produit ». M. Mahfouz a indiqué que « le contenu du programme allait à l’encontre de la loi sur l’audiovisuel et de la réglementation de la diffusion par satellite », précisant que « les membres du CNA avaient proposé plusieurs mesures à adopter allant de la fermeture de la chaîne pour une durée de trois jours jusqu’à la suspension du programme ». Interrogé au téléphone par L’Orient-Le Jour, le ministre de l’Information Michel Samaha a indiqué qu’il « prendra en considération la recommandation du Conseil national de l’audiovisuel (CNA) », notant que « le programme Basmat Watan sera suspendu durant un certain temps ». M. Samaha a rappelé dans ce cadre qu’il avait suspendu durant 48 heures, à la demande du CNA, les nouvelles de la NTV. Il a également invité les médias « à respecter la loi sur l’audiovisuel ». À la question de savoir s’il avait apprécié la plaisanterie diffusée jeudi en soirée, M. Samaha a indiqué « qu’il ne faut pas confondre un simple programme télévisé avec les bulletins d’information, notamment dans le contexte local et régional actuel », poursuivant que « l’information diffusée a bel et bien perturbé les Libanais ». Dans les faits, c’est que, jeudi en soirée, une dizaine de minutes après la fin des nouvelles de 20 heures, le programme Basmat Watan avait été interrompu par un flash et notre confrère Bassam Abou Zeid, journaliste à la LBCI, a annoncé qu’une « opération sécuritaire de grande envergure, engageant des parties libanaises et étrangères, se tenait au Liban ». L’air sérieux de Bassam Abou Zeid et le jingle de la LBCI ont suffi à semer la panique dans le pays, que ce soit parmi les simples téléspectateurs assis confortablement chez eux ou les journalistes dans les salles de rédaction. En une demi-heure, plusieurs flashes ont été diffusés pour que l’on annonce enfin que « la Delta force américaine avait fait irruption chez l’ancien Premier ministre Omar Karamé qui cachait dans le grenier de sa cuisine Oussama Ben Laden, mais qu’elle avait pris la fuite quand elle avait rencontré le député Nasser Kandil ». Beaucoup de téléspectateurs n’avaient pas remarqué que l’inscription « lie » avait remplacé « live » au haut de l’écran, les smileys multicolores qui sautaient comme des boules de loto à l’arrière-fond de l’écran, et le micro de Bassam Abou Zeid qui ne portait pas le logo de la LBCI comme c’est le cas au cours des nouvelles. Il semble que la plaisanterie avait suscité l’émoi au dîner offert par le Premier ministre Rafic Hariri en l’honneur du président grec Costis Stéphanopoulous et monopolisé les conversations des ministres, journalistes et hommes politiques à leur arrivée à la réception. Pat. K.
Le Conseil national de l’audiovisuel (CNA) a décidé de suspendre le programme satirique Basmat Watan diffusé tous les jeudis soir par la LBCI.
Le président de l’organisme Abdelhadi Mahfouz, qui a indiqué qu’il soumettra la demande au ministre de l’Information, Michel Samaha, et au Conseil des ministres, a précisé que la durée de la suspension était laissée à la...