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CORRESPONDANCE - Le père du photoréalisme excelle dans l’art de l’autoportrait L’œuvre de Chuck Close au MET de New York

NEW YORK - de Sylviane ZÉHIL Considéré comme le fondateur du photoréalisme, Chuck Close est le chef de file de l’art américain de la fin des années 60. D’une grande minutie et précision, son œuvre a été exposée au Museum of Modern Art à New York, au Whitney Museum à New York, au Hirshhorn Museum à Washington DC, au Museum of Contemporary Art à Chicago, au Seattle Museum et dans les galeries et musées dans le monde. Le Metropolitan Museum of Art (MET) vient de lancer une exposition ayant pour thème « Chuck Close : Process and Collaboration » consacrée aux œuvres imprimées, estampes, lithographies et gravures d’une trentaine d’années. Depuis trois décennies, Chuck Close a produit des œuvres étonnantes par leur technique, osant les échelles extrêmes et rendant la présence des portraits hallucinatoire. Chuck Close en personne joue le guide pour expliquer son œuvre, mettant l’accent sur le rôle important joué par les maîtres graveurs et imprimeurs qui ont travaillé en étroite collaboration avec lui. L’œuvre photoréaliste, qui a connu son âge d’or dans les années 70, est le fruit d’un travail long et minutieux. Close travaille à partir de ses propres clichés photographiques. Mais le résultat final intéresse davantage que les clichés originaux. L’artiste propose des portraits monumentaux de son entourage direct, de ses amis, qui sont souvent de grands artistes contemporains tels Alex Katz, Francesco Clemente, ainsi que de sa famille. Chaque détail est fidèlement reproduit, et en même temps qu’il est, par agrandissement, fortement accentué. Il excelle dans l’art de l’autoportrait. Pourquoi l’auroportrait revient-il sans cesse en leitmotiv ? « C’est normal, répond-il, puisque j’ai les photographies et que je suis avec moi-même la plupart du temps. » Après avoir travaillé en noir et blanc, il introduit la couleur en ajoutant des points, des quadrillages et collages. Les lithographies et estampes sont empreintes de pixels, éléments de jeu de construction, coton-tige et autres procédés. « Ce que j’aime avec la photographie, c’est qu’elle représente un moment d’arrêt dans le temps, comme un poème. La peinture, quelle que soit sa durée de réalisation, parle toujours de ce moment quintessencié », déclare-t-il. Apprécier Chuck Close, c’est apprécier le processus de son talent. Couvrant tout le parcours de sa création artistique, l’exposition montre pleinement la richesse de son art et son habileté à collaborer étroitement avec des artisans imprimeurs doués. Il choisit de travailler à une échelle monumentale en « mezzotint » (demi-teinte du sombre au lumineux), une forme rarement employée depuis le XIXe siècle. Le Met offre une sélection d’une grande diversité, comprenant les différentes techniques d’impression japonaises et européennes ; gravures, impressions sur bois, linoléum, estampes, lithographies, intailles ainsi qu’un ensemble d’œuvres créées à partir de papier pulpe. De ses premières impressions, « keith/Mezzotint », réalisée en 1972 et considérée comme l’un des premiers « mezzotint », à « Emma » (2002), exécutée selon la technique des estampes japonaises, réalisée à partir de 113 couleurs sur une plaquette de bois, en passant par l’œuvre gravée, la production de Chuck Close apparaît puissante et colossale. Né en 1940 à Monroe, dans le Wisconsin, Chuck Close s’intéresse dès son jeune âge aux techniques de l’imprimerie. En 1964, il obtient un « Master of Fine Arts » de l’Université de Yale, où il était assistant du grand maître imprimeur, Gabor Peterdi, qui venait de terminer le livre Printmaking : Methods Old and New, devenu un classique du genre. Son style, comme il le décrit lui-même, est « essentiellement expressionniste abstrait ». En 1970, il attire l’attention du monde des arts par une série de peintures monumentales hyperréalistes, ses autoportraits et les portraits de ses amis. Depuis lors, les portraits à grande échelle l’intéressent davantage. Reflétant sa fascination pour la réalité, l’illusion et les formes de la perception visuelle, « ces têtes », comme les appelle Close, sont conçues comme une série de points quadrillés abstraits qui, lorsqu’elles sont mises ensemble, offrent au regard une perception globale. Depuis 1972, l’art de l’imprimerie est devenu une part de la créativité artistique de Close. Cependant, loin d’être un outil de répétition mécanique de son œuvre peinte, celles imprimées lui demandent un travail de titan. Pour l’artiste, « virtuellement tout ce qui s’est produit dans mon œuvre unique peut trouver sa trace dans l’impression ». Sa technique qui a connu son apogée dans les années 70 fascine encore les jeunes artistes. En 1988, Chuck Close a été atteint d’anévrisme. Ce qui ralentit ses facultés motrices. Il ne peut plus dessiner. C’est à cette époque qu’il commence à faire des portraits sur huile, dans un style moins élaboré et plus libre. Après son accident de santé, son œuvre prouve son extraordinaire habileté à prévoir l’image finale en appliquant des couches successives de couleur. Une exposition programmée jusqu’au 18 avril. Étapes suivantes : la Floride puis dans d’autres musées aux États-Unis. (www.metmuseum.org)
NEW YORK - de Sylviane ZÉHIL

Considéré comme le fondateur du photoréalisme, Chuck Close est le chef de file de l’art américain de la fin des années 60. D’une grande minutie et précision, son œuvre a été exposée au Museum of Modern Art à New York, au Whitney Museum à New York, au Hirshhorn Museum à Washington DC, au Museum of Contemporary Art à Chicago, au Seattle...