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Actualités - interview

Interview - « Le Liban est pour nous une porte d’entrée vers le M-O et le Golfe » Priorité au renforcement des échanges touristiques bilatéraux, souligne le vice-ministre grec des AE

Entre la Grèce et le Liban, les relations n’ont certes pas été ces dernières années des relations du type « privilégiées », en termes d’échanges de produits et de services. Mais elles ont revêtu, par contre, un caractère très particulier. Et ce pour deux raisons : l’aide discrète, mais néanmoins efficace, accordée par le gouvernement hellénique et des ONG grecques dans le domaine du développement ; et les liens étroits (et naturels) tissés au fil des ans par Athènes avec la communauté grecque-orthodoxe du Liban, notamment au niveau des institutions pédagogiques et médicales, telles que l’Université de Balamand et l’hôpital Saint-Georges d’Achrafieh. La visite que le président grec, Constantin Stephanopoulos, a effectuée ces deux derniers jours à Beyrouth, à la tête d’une importante délégation de hauts responsables et d’hommes d’affaires, a donné une impulsion nouvelle aux relations bilatérales. Des accords de coopération ont été signés dans les domaines du tourisme, de l’agriculture et des transports, signe d’une volonté conjointe de relancer sensiblement les échanges économiques, après une période de stagnation, voire de régression. Le vice-ministre grec des Affaires étrangères, Andreas Loverdos – qui fait partie de la délégation officielle accompagnant le président Stephanopoulos –, a été ces derniers mois l’un des principaux artisans de ce réchauffement des rapports entre Athènes et Beyrouth. Homme d’action et de dossier, il a effectué trois visites de travail au Liban depuis décembre 2002. Dans une interview à L’Orient-Le Jour, il expose ses vues sur l’évolution des relations bilatérales, précisant que la priorité devrait être accordée au cours de la prochaine étape à l’accroissement des échanges touristiques, qui pourraient englober également Chypre. Pour M. Loverdos, la réactivation de ces liens économiques et des échanges de biens et de services entre les deux pays est, en quelque sorte, l’aboutissement logique des efforts qu’il a déployés à cet égard depuis plus d’un an. « Mon premier objectif dans le cadre de mes missions au Liban a été de lancer une aide au développement, souligne-t-il à ce propos. Je suis responsable de ce dossier. Nous gérons un programme de déminage au Liban-Sud, où je me suis rendu en décembre 2002 afin de m’entretenir avec les responsables des Organisations non gouvernementales grecques qui travaillent dans ce domaine. J’ai profité de l’occasion pour rencontrer des représentants des milieux d’affaires. J’ai également visité la faculté théologique de Balamand. En février 2003, je me suis attelé, lors d’un deuxième séjour à Beyrouth, à réactiver la commission ministérielle mixte, dont les activités étaient totalement gelées. » Cette commission a ainsi tenu sa toute première réunion à Beyrouth en février 2003 en présence du ministre (libanais) de l’Économie. « Nous avions alors créé le conseil libano-hellénique des hommes d’affaires, indique M. Loverdos. Nous avons donc ouvert de nouvelles perspectives, convaincus du fait qu’en dépit de la conjoncture défavorable due, notamment, à la crise irakienne, il serait utile de promouvoir les échanges économiques car cela favorise l’établissement d’un climat de paix, sans compter que de tels échanges sont dans l’intérêt de nos deux peuples et de nos économies respectives. » « Nous poursuivons sur cette voie, souligne le vice-ministre des AE. Hier (mercredi), j’ai signé deux accords et un protocole d’accord avec le Liban. Cela est le résultat de l’action que nous avons récemment entreprise. Nous ne partons pas de zéro sur ce plan. Nous bénéficions des acquis d’un passé qui nous unit et qui a été mis en évidence par notre président de la République. Nous entretenons d’excellentes relations politiques et diplomatiques. Nous nous connaissons parfaitement et nous avons des points communs. Il existe beaucoup de similarités entre nous. Nous sommes une porte d’entrée pour le Liban en direction des Balkans et vous êtes pour nous une porte d’entrée vers le Moyen-Orient et le Golfe. » Dans le cadre de ce réchauffement des rapports bilatéraux, les représentants libanais au sein du conseil libano-hellénique des hommes d’affaires se sont rendus à Athènes l’automne dernier. Cette rencontre a sans doute pavé la voie à la présence, dans le cadre de la délégation accompagnant le président Stephanopoulos, de responsables de 77 grandes entreprises grecques, dont notamment les délégués de la Chambre de commerce et d’industrie d’Athènes ainsi que des délégués de la Fédération industrielle grecque. « L’importance de cette délégation constitue un indice, une preuve tangible, de notre volonté de promouvoir nos relations bilatérales, souligne M. Loverdos. Nous nous dirigeons donc vers un renforcement de la coopération entre les hommes d’affaires des deux pays. » « Notre priorité sur ce plan va au tourisme, précise le vice-ministre grec des AE. Nous partageons la même mer. J’ai foi en cette option. J’ai la conviction que nous devons lancer des programmes touristiques conjoints, des croisières communes. Il s’agit là d’une première étape. Il faudra ensuite enclencher une coopération entre les secteurs hôteliers. Nous bénéficions d’une ouverture sur la mer Égée et vous avez un littoral sur la mer Méditerranée. Nous pouvons envisager également une coopération tripartite avec Chypre. Nous devons donc accorder la priorité au tourisme, avant l’industrie ou les télécommunications. » Parallèlement à ce volet économique, Athènes accorde aussi une importance indéniable à l’aide au développement et au soutien des institutions pédagogiques et hospitalières de la communauté grecque-orthodoxe. « En sus du programme de déminage (au Liban-Sud), nous apportons une aide financière à l’Université de Balamand, notamment pour ce qui a trait à la faculté de théologie, indique M. Loverdos. Nous avons, en outre, financé deux programmes dans le domaine médical, dans le cadre de l’hôpital Saint-Georges (des grecs-orthodoxes). Nous pouvons à cet effet débloquer une aide de trois millions d’euros par an, sur une période de trois ans. Il revient à la partie libanaise de fournir des projets et des propositions. » Avec cette ouverture renouvelée de la part de la Grèce, combinée au partenariat euro-méditerranéen, de nouveaux horizons (et non des moindres) peuvent s’ouvrir au Liban. Reste aux dirigeants locaux de savoir en profiter. Michel TOUMA Les Jeux olympiques, un défi majeur pour la Grèce Pour la première fois depuis plus de cent ans, les Jeux olympiques (modernes) reprennent le chemin d’Athènes où ils se dérouleront l’été prochain. Certains milieux dans des pays occidentaux se sont interrogés sur la capacité des autorités grecques à achever dans les délais requis tous les préparatifs nécessaires en vue de la tenue de cette vaste compétition sportive internationale dans les meilleures conditions possibles. Le vice-ministre grec des Affaires étrangères, Andreas Loverdos, a tenu à dissiper tout doute possible sur ce plan. « Nous serons certainement prêts pour l’organisation des Jeux olympiques, l’été prochain, a notamment déclaré M. Loverdos. Il s’agit là d’un grand défi pour nous. Nous sommes un petit pays qui fait face au défi de l’organisation d’un événement ayant une portée internationale, mais nous sommes en mesure de relever le défi. » Le vice-ministre grec des AE a, d’autre part, souligné que son gouvernement coopère étroitement « avec tous les pays développés pour neutraliser toute éventuelle menace terroriste ». « Cette coopération vise à surmonter les diverses difficultés qui se posent au niveau de ce genre d’événement », a conclu M. Loverdos.
Entre la Grèce et le Liban, les relations n’ont certes pas été ces dernières années des relations du type « privilégiées », en termes d’échanges de produits et de services. Mais elles ont revêtu, par contre, un caractère très particulier. Et ce pour deux raisons : l’aide discrète, mais néanmoins efficace, accordée par le gouvernement hellénique et des ONG...